Le néerlandais, tout comme l'anglais, l'allemand ou le russe est un klemtoontaal: une langue à accent tonique. L'accentuation joue un rôle plus grand en néerlandais qu'en français.
Généralement un mot contient une seule syllabe accentuée et les autres sont atones. On peut distinguer quatre qualités.
La syllabe accentuée :
est longue en durée ;
est haute en fréquence ;
est forte en volume ;
contient des voyelles sonores.
Les autres syllabes (non accentuées):
brèves en durée ;
sont basses en fréquence ;
sont moins fortes en volume ;
contiennent généralement des voyelles réduites à un « e muet » (/ə/ en alphabet phonétique)
Ces quatre qualités sont toujours combinées. C'est la combinaison qui produit l'accent tonique (klemtoon). En français, les quatre qualités se distribuent différemment parmi les syllabes, ce qui donne aux deux langues une « mélodie » assez différente. Ainsi, par exemple la dernière syllabe du mot 'ralenti', avec un /i/ sonore qui est bref et moins fort mais haut, n'est point possible en néerlandais.
La réduction vers /ə/ est un phénomène caractéristique de la langue depuis la transition de l'ancien néerlandais au moyen néerlandais (vers l'an 1000) et qui a affecté beaucoup de voyelles. Comparez :
ancien : vogala
moyen : voghele
moderne : vogelen / vogels
Même aujourd'hui, la réduction est encore assez vivante. Un mot comme banaan se prononce souvent plutôt comme /bə'naːn/ que /ba'naːn/.
Les règles de l'orthographe permettent d'indiquer la position de l'accent, par exemple :
noicon doordróngen
noicon dóórdrongen
Malheureusement pour les francophones ça se fait rarement. En fait cette addition diacritique est seulement permise si le contexte n'évite pas la confusion (pour les néerlandophones...).
La réduction a créé une différence parmi les pronoms personnels, qui ressemble à la différence entre les pronoms personnels et les pronoms personnels emphatiques (tu/toi) en français. Cependant l'usage diffère entre les deux langues. Par exemple on peut dire :
noicon Jan ziet mij - Jean me voit
noicon Jan ziet me - Jean me voit
La réduction de mij -> me indique une nuance d'accentuation:
noicon Jan ziet míj, (niet: jóú) - Jean me voit. Ce n'est pas toi qu'il voit.
noicon Ján ziet me (niet: Piet) - C'est Jean qui me voit, pas Pierre.
Les formes clitiques je, me, we, ze etc. ne sont jamais accentuées.
Les formes pleines jij, mij, wij, zij par contre peuvent être accentuées ou non.
Il y a d'autres exemples de formation des formes clitiques, notamment:
Généralement les syllabes atones contiennent e comme voyelle.
Généralement l'accent tonique se situe sur la racine d'un mot et souvent la présence d'une voyelle sonore comme a, i, o, u ou bien d'une diphtongue comme ij, ei, au, ou, aai, ooi, etc. indique sa position.
Par exemple:
noiconvergaderende doit être vergáderende et tous les e sont muets, parce que le a est la seule voyelle sonore.
I y a bien des suffixes et préfixes qui contiennent d'autres voyelles que e mais qui ne portent pas l'accent tonique, comme -lijk, -ing, -heid, -nis ou voor-, bij-
Par exemple:
noicon bijzónder
noicon voorkómendheid
noicon mógelijk
Il y a des mots où la position de l'accent tonique est moins claire, surtout si la racine contient [e]:
noicon belévenis
Dans ce cas il faudrait savoir que be- est un préfixe, lev- la racine d'un verbe et -enis un suffixe.
Si la racine contient [ɛ] ça se voit facilement par le doublement des consonnes:
Cette préposition signifie soit pour soit devant, avant, mais l'accent tonique différencie les deux.
noicon Dat is voor míj - Ceci est pour moi.
noicon Dat was vóór de oorlog - C'était avant la guerre.
noicon De auto staat vóór het huis - La voiture se trouve devant la maison.
Dans une conversation, on entend bien la différence, mais à l'écrit les accents diacritiques sont généralement omis, parce que le contexte indique clairement ce dont il s'agit.