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Ville30/Les espaces partagés

Un livre de Wikilivres.
Plan Ville30
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Shared Space (Haelen)
Ashford's Notorious Shared Space - geograph.org.uk - 1285675

En partant du triple constat que 1) les règles ne sont pas toujours connues des usagers, que 2) la signalisation est peu respectée, et que 3) la séparation des flux n'améliore pas réellement la sécurité routière, le concept d'espace partagé propose d'alléger, voire de supprimer la signalisation, et de concevoir l'espace de plein pied. Le code de la route reste d'application : priorité de droite, limitation de vitesse et priorité des piétons, mais les usagers sont responsabilisés. On compte sur le civisme pour que malgré l'absence de signalisation lui donnant la priorité, le conducteur soit plus prudent et entre en contact visuel avec les autres usagers. À l'approche d'un carrefour traditionnel, par exemple, l'usager fait confiance au feu de signalisation et traverse sans réfléchir si ce dernier l'y autorise, accélérant même de peur de ne pouvoir passer à temps. Sans signal, l'usager responsable réduit fortement sa vitesse et applique la règle de la priorité de droite.

Parmi les pionniers du concept, l'ingénieur urbaniste hollandais Hans Monderman. Il expérimente, dans les années 1970, les espaces partagés dans le village de Makkinga et dans la ville de Drachten aux Pays-Bas. À l'entrée de ces espaces, un panneau indique l'absence de signalisation : Verkeersbordvrij. Plus de quarante ans plus tard, les applications de ce concept sont peu nombreuses. Elles sont toutefois ancrées dans le code de la route suisse où la « zone de rencontre » tient plus de l'espace partagé que de notre équivalent belge et où l'instauration de zone 30 interdit l’aménagement de passages pour piétons.

Selon Niels Antoine1, les espaces partagés ne peuvent s'appliquer que dans des lieux où les différents types d'usagers sont représentés de manière suffisante pour se partager l'espace. La présence des modes doux ralentit les véhicules motorisés.

« L'excès de règlements nous cache la chose la plus importante : l'attention. Nous perdons notre capacité à maintenir un comportement socialement responsable. », MONDERMANN Hans (« "The many rules strip us of the most important thing: the ability to be considerate. We're losing our capacity for socially responsible behavior. » Der Spiegel, 16/11/06)