Aller au contenu

Utilisateur:Rey

Un livre de Wikilivres.

REY Martine arts plastiques L2

Cours Culture Générale, arts technologiques, Stephan Barron.

« D’ici-là » à la forteresse de Salses

Construit à la fin du XVe siècle par les Espagnols, Salses est un chef-d'œuvre de l'architecture militaire. L’ouvrage montre la transition entre le château médiéval et la forteresse moderne. Doté d’imposantes murailles, l'édifice gardait l'ancienne frontière espagnole. Assiégée, prise et reprise, la place est définitivement conquise par les Français en 1642. À partir de 1691, elle sera partiellement restaurée par Vauban. Depuis 1986, la commande publique dote la forteresse d'œuvres majeures. A côté des sculptures de Toni Grand nous sont présentées, cette saison, les œuvres récentes (2007- 2008) de trois artistes : Anna Malagrida, Danielle Vallet Kleiner et Jürgen Nefzger sur le thème du paysage et son destin. Photographies, vidéos et son se côtoient dans une vision contemporaine de l’idée de frontière. Anna Malagrida traite des frontières culturelles et territoriales au-delà de celles définies entre les pays. Ainsi son installation vidéo Frontera projetée au sous sol montre un paysage Pyrénéen, où de nombreuses guerres entre l'Espagne et la France ont eu lieu. On y entend une explosion et une fumée rouge sang s’échappe du sol masquant peu à peu le paysage, puis la fumée est ravalée rapidement par la terre et le paysage réapparaît. Dans une salle, du niveau supérieur c’est avec ses photographies prises en Jordanie, surexposées suite aux multiples contrôles qu’elle y a subis, que l’artiste nous délivre un nouveau message. Enfin, elle interroge le regard avec Point de Vue , grands formats exposés derrière des vitres couvertes de peinture. La française Danielle Vallet-Kleiner propose, sur écran, ses fantômes notamment dans sa vidéo Ghostland. L’approche nécessite quelques connaissances cinématographiques puisqu’il s’agit d’une référence au réalisateur Andreï Tarkovsky. Elle y aborde le temps, la mémoire, la frontière ténue entre imaginaire et rationnel. Des temps, des lieux, des êtres se superposent à l’écran. C’est un espace étrange, empli des vestiges du passé de ces pays de l'est. Quand à l’allemand Jürgen Nefzger (c’est par lui qu’il eut fallu commencer) il nous entraîne dès l’entrée dans War Games, jeunes hommes qui jouent à la guerre sur une plage du nord près d’un bunker. Un tirage argentique de grand format, dans une mise en scène, certes moins forcée que ne le sont les montages de AES + F. Un diaporama complète le dispositif, avec sous rafales de balles, la disparition des individus qui laissent place à la nature photographiée.

9 juillet 2009 au 3 janvier 2010