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Photographie/Thèmes/La spéléologie

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La photographie spéléologique est une activité relativement récente, dont l'un des pionniers fut au début du XXe siècle Édouard Alfred Martel. À l'époque il opérait avec une chambre photographique et un pied qu'il emportait avec lui lors de ses explorations.

Galeries et salles

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Elles ont des formes et des dimensions très variables et posent évidemment des problèmes d'éclairage. Plus les « paysages » souterrains sont vastes, plus il faut de lumière pour les photographier, mais il ne suffit pas d'avoir à sa disposition des sources puissantes, encore faut-il savoir où les disposer pour mettre le sujet en valeur.

Les concrétions

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Elles sont également de toutes tailles et prennent des formes très variées. Le flash est là encore une des seules sources de lumière utilisables, mais il fournit des images très plates s'il est situé près de l'axe optique de l'objectif. Il faut donc penser à le déporter, en le tenant à bout de bras ou en le confiant à une tierce personne. L'usage de plusieurs flashes est souvent intéressant, en particulier pour les concrétions translucides ou transparentes, qui gagnent souvent à être éclairées par derrière.

Certaines concrétions sont de très petite taille et les immortaliser relève de la photographie rapprochée ou même parfois de la macrophotographie. L'appareil doit alors le plus souvent être fixé sur un trépied très stable, la mise au point se faisant grâce à un rail qui guide le déplacement global de l'appareil et de son objectif. Beaucoup de concrétions sont d'une très grande fragilité et il faut absolument éviter que le matériel entre en contact avec elles, car elles risqueraient d'être brisées avant même que l'on ait pu les photographier.

Les animaux cavernicoles

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On ne trouve plus guère dans nos contrées civilisées d'ours ou de tigres des cavernes, et si la photographie spéléologique avait existé dans les temps préhistoriques, elle aurait été sans doute été encore plus « sportive ». Les habitants les plus connus de certaines cavernes ou carrières souterraines sont les chauves-souris, mais il existe également diverses espèces d'insectes ou d'arachnides, beaucoup plus difficiles à discerner. Ces derniers sont généralement assez peu spectaculaires, peu ou pas colorés, et à part les naturalistes et les chercheurs, bien peu de visiteurs des grottes les prennent en photo.

Les spéléologues eux-mêmes

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Ils constituent également des sujets intéressants, en particulier quand ils sont en action.

D'une manière générale ce sont les appareils reflex qui présentent le plus d'avantages. Il vaut mieux ne pas choisir un appareil et des objectifs trop chers, en raison des risques inhérents au milieu très hostile pour le matériel. L'humidité et les écoulements d'eau qui se produisent dans certaines grottes imposent pratiquement de n'utiliser que des appareils étanches. Le Nikonos III a longtemps été l'un des appareils favoris des spéléologues, malgré quelques gros défauts, en particulier des bouchons très faciles à perdre.

Les focales assez courtes, mais pas trop, sont les plus indiquées pour la plupart des prises de vues. En 24 x 36, une focale de 35 mm permet de travailler facilement aussi bien dans les zones étroites que dans les zones larges. Les objectifs standard ont des focales un peu plus longues ou même un peu trop longues mais ils présentent l'avantage d'être plus lumineux, ce qui est très intéressant pour faire une mise au point précise.

C'est un accessoire quasi indispensable car le cadrage et la mise au point sont difficiles, faute de lumière en quantité suffisante. Une fois ces réglages effectués, il vaut donc mieux que rien ne bouge ! Une rotule solide est également indispensable, pour les mêmes raisons. Tout ce matériel doit être suffisamment résistant pour rester opérationnel dans toutes les circonstances ; souvent il sera souillé par les dépôts d'argile et il faudra le nettoyer au retour. Lavage indispensable !

Le « fourre-tout »

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Les sacs de transport ordinaires ne sont pas du tout adaptés à la spéléologie. Dans le froid, l'humidité, la boue, les passages étroits qui obligent à ramper ou à progresser dans des conditions acrobatiques, il faut du solide, du léger et de l'étanche. Les boîtes en plastique style « congélation », garnies de mousse pour éviter que les éléments transportés s'entrechoquent, semblent universellement adoptées par les photographes spéléologues. On peut aussi utiliser des bidons en plastique à large ouverture, dont les couvercles sont munis de joints, du type de ceux qui servent au stockage de divers produits chimiques.

Naturellement il ne sert à rien de transporter le matériel avec un maximum de précautions si c'est pour qu'il soit mouillé ou sali dès sa sortie des boîtes de protection. Quelques torchons seront donc les bienvenus pour s'essuyer les mains avant toute manipulation.

Parfois, de la buée se forme sur les lentilles lors du déballage. Il ne sert à rien de l'essuyer immédiatement, car elle se redépose aussitôt à cause de la différence des températures. Il vaut mieux attendre tranquillement que l'équilibre thermique s'établisse.

Le matériel d'éclairage

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Les grottes étant par définition privées de lumière, on ne peut les photographier qu'à l'aide d'un éclairage artificiel. Cela pose toujours un problème, car pour bien éclairer une cavité il faut déjà l'avoir étudiée, ce qui peut demander un certain temps. Et naturellement, on n'éclaire pas de la même façon une galerie étroite, les minuscules cristaux d'une concrétion ou encore une immense salle souterraine. Il est par ailleurs bien évident qu'aucun éclairage ne peut donner une impression de « naturel » dans une cavité.

Généralement les lampes à acétylène utilisées par les spéléologues ne sont pas assez puissantes pour éclairer autre chose qu'un visage ou une vue de détail. Il faut faire appel aux flashes et parfois, à des produits pyrotechniques appropriés.

L'éclairage au moyen d'un seul flash, surtout s'il est fixé directement sur l'appareil, donne toujours de mauvais résultats : la lumière est plate, les premiers plans sont réduits à l'état de « fromage blanc » et les éléments plus lointains sont systématiquement sous-exposés. On peut donner ici le même conseil que pour certains paysages : sur place, nous percevons le relief des objets qui nous entourent grâce à notre vision binoculaire. Sauf exceptions, l'appareil de prise de vue n'a qu'un « œil » et de ce fait la notion de profondeur est perdue. Lorsque c'est possible, on observe la scène en masquant un œil, l'effet de la perte de relief est le plus souvent flagrant et cette petite expérience très simple amène à chercher les moyens de suggérer les reliefs malgré le fait que la photographie ne présentera que deux dimensions.

Une solution relativement simple est d'utiliser deux flashes, un puissant qui donnera l'éclairage principal et un autre plus modeste qui permettra de déboucher quelque peu les ombres. Ces flashes seront posés en des lieux convenablement choisis ou encore tenus à la main par d'autres spéléologues. Il vaut toujours mieux qu'ils soient dissimulés de façon à être invisibles depuis le point de vue matérialisé par l'objectif.

L'appareil est généralement monté sur un trépied, de façon à pouvoir peaufiner les cadrages. Il est en effet très difficile de viser en tenant l'appareil à main levée, puisque l'essentiel du sujet est plongé dans l'obscurité avant la prise de vues. Si l'on ne dispose pas d'un système de télécommande, il faut alors déclencher le flash à la main grâce au bouton dit open flash, l'obturateur de l'appareil étant maintenu ouvert (pose T si possible). Il devient possible aussi, particulièrement dans les grandes salles, de déclencher le flash en plusieurs endroits, les effets cumulés des éclairs bien dosés permettant d'obtenir des effets très intéressants.

Les problèmes de dysfonctionnement des flashes sont fréquents et tiennent généralement à l'humidité. Les câbles de synchronisation, particulièrement ceux du matériel ancien, perdent une partie de leur isolation, ce qui provoque des court-circuits, des déclenchements intempestifs ou, plus grave, des chocs électriques lors des manipulations. Le recours au déclenchement manuel évite ces inconvénients, de même que le déclenchement par cellule photo-électrique, par radio, etc. On peut aussi fabriquer des câbles de synchronisation à très basse tension qui limitent fortement les risques électriques.

  • GUYONNEAU, Jean-Charles, BORDOT, Catherine et COGNÉ, Guy-Michel .- La photo sportive (2), Photographe et spéléo. In : Chasseur d'Images, n° 9, février-avril 1978, pp. 39-54.