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Photographie/Filtres optiques/Filtres de contraste

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Il y a plusieurs raisons d'utiliser des filtres colorés pour modifier la composition spectrale de la lumière qui pénètre dans l'objectif avant d'aller impressionner un film noir et blanc. Les filtres utilisés à cet effet sont en verre ou en gélatine, et selon les couleurs, de type passe-haut, passe-bas, ou passe-bande. On rappelle que la lumière visible est constituée d'un ensemble de rayonnements électromagnétiques, phénomènes vibratoires caractérisés par diverses grandeurs :

  • leur fréquence ν, nombre d'oscillations par seconde, exprimée en hertz (Hz) ;
  • leur période T, durée d'une oscillation, exprimée en secondes (s) ;
  • leur longueur d'onde λ, distance parcourue par l'onde pendant une oscillation, exprimée en mètres (m) ou plus communément en millionnièmes de mètre ou micromètres (µm), ou encore en milliardièmes de mètres ou nanomètres (nm) ;
  • ces diverses grandeurs sont reliées par l'intermédiaire de la célérité c de la lumière, environ 300 000 km/s dans le vide.



Le spectre de la lumière visible s'étend conventionnellement de 0,4 µm (violet extrême) à 0,78 µm (rouge profond).


Un filtre rouge, par exemple, ne laisse passer que les radiations de plus grande longueur d'onde du spectre visible, arrêtant les plus courtes qui correspondent au vert et au bleu. Il fait une coupure dans le spectre visible et constitue un filtre passe-bas car il laisse en fait passer les radiations de plus basse fréquence. Un filtre vert arrête les radiations rouges de plus grande longueur d'onde et les radiations bleues de longueurs d'onde plus courte, c'est donc un filtre passe-bande.

Généralités

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Notre vision se caractérise par une extraordinaire capacité d'adaptation à l'ambiance lumineuse qui nous entoure.

  • la notion de lumière blanche est extrêmement subjective, en fait nous nous adaptons à des lumières de compositions aussi différentes que celle du Soleil ou des lampes électriques, pour peu qu'elles contiennent à peu près toutes les radiations du spectre visible.
  • en corollaire, nous parlons de la couleur des objets, alors que ceux-ci ne peuvent renvoyer qu'une partie du rayonnement qu'ils reçoivent ; un objet « rouge » éclairé par une lumière bleue ne peut évidemment renvoyer que du bleu...

Parallèlement, les surfaces sensibles photographiques, qu'elles soient des capteurs numériques ou des films, n'ont aucune capacité d'adaptation ni aucun état d'âme, de sorte qu'elles nous retransmettent des informations objectives qui ne correspondent pas forcément avec nos sensations colorées, ou le souvenir que nous avons de ces sensations. Il faut donc souvent « corriger » le déroulement des processus photographiques afin qu'ils nous fournissent des résultats non conformes à la réalité enregistrée mais plus vraisemblables et acceptables pour notre regard.

Bien qu'ils soient « panchromatiques », c'est-à-dire sensibles aux rayonnements visibles dans toute la gamme des longueurs d'onde, les films noir et blanc usuels n'ont pas une courbe de réponse identique à celle de nos yeux, c'est-à-dire que nos sensations de valeurs claires ou sombres ne sont pas traduites sur l'épreuve finale par une échelle de gris qui les représente fidèlement. Par exemple, nous percevons généralement le bleu et le violet comme des couleurs sombres mais les films étant naturellement très sensibles au bleu et au violet ont une fâcheuse tendance à les traduire par des gris trop clairs. Pour compliquer un peu plus le problème, les films noir et blanc ne procurent pas tous le même rendu des luminosités, certains par exemple sont plus sensibles que d'autres au rouge et ont donc tendance à éclaircir davantage cette couleur.

En théorie, si l'on souhaite obtenir une gamme de gris aussi représentative que possible des sensations visuelles, il faut donc procéder à des corrections, qui sont permises par des filtres appropriés. En pratique on fait généralement confiance aux films pour assurer un rendu satisfaisant des valeurs et, sauf dans certains cas, on ne procède à aucune correction.

Comme nous l'avons déjà écrit, un filtre ne peut jamais ajouter de la lumière à un rayonnement, il ne peut au contraire qu'en retrancher, il s'agit toujours d'un système soustractif. Dans la mesure où il favorise les rayonnements correspondant à son propre pouvoir de transmission, ceux-ci seront traduits sur les photographies par des valeurs plus claires.

Quelques exemples de filtres colorés

Les filtres correcteurs

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Ils sont destinés à réduire les radiations bleues et violettes, de façon qu'elles soient traduites sur l'image finale, via le négatif noir et blanc, par des gris plus sombres qu'ils seraient sans intervention. En même temps on peut souhaiter éclaircir certains éléments de la scène photographiée, par exemple le vert des feuillages.

Les filtres jaunes

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Ces filtres transmettent non seulement les radiations jaunes, mais aussi le rouge et le vert dont l'action simultanée sur la rétine produit une sensation de jaune. Ils absorbent en revanche le bleu, qui est la couleur complémentaire du jaune, ainsi que le violet et l'ultraviolet. C'est avec eux que l'on obtient en principe un rendu des luminosités aussi proche que possible de celui de la vision humaine.

L'usage d'un filtre jaune permet non seulement de corriger l'excès de bleu, de violet (et même d'ultra-violet) qui provient du ciel bleu, de la neige par beau temps, des scènes de plage, etc. Le ciel étant d'autant plus assombri qu'il est d'un bleu plus intense, les nuages ressortent avec vigueur, sans que le reste de la scène se trouve affecté de manière perceptible (à l'exception bien sûr des éléments bleus, comme certaines fleurs ou certains objets fabriqués par l'homme). En montagne, l'effet sur les lointains est souvent spectaculaire ; le voile atmosphérique n'est généralement pas entièrement supprimé mais les filtres jaunes permettent de l'atténuer assez fortement.


Ici le ciel a été très fortement renforcé par l'usage d'un filtre jaune, au point de paraître presque noir


Les filtres jaune-vert

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Comme les filtres jaunes, ils absorbent fortement les radiations bleues et violettes mais cette absorption s'étend également vers le rouge. Les films étant moins sensibles au vert que l'œil humain, il en résulte que les feuillages sont souvent traduits par des gris trop foncés sur les photos de paysages. Les filtres vert-jaune permettent de corriger ce défaut, tout en assombrissant un peu le ciel bleu et en atténuant modérément le voile atmosphérique, ils sont donc bien appropriés à la photographie de paysage.

Les filtres jaune-vert sont parfois utilisés pour améliorer les photographies prises à la lumière artificielle (lampes à incandescence) du fait qu'il absorbe l'excès de rouge.

Les filtres orangés

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Ils présentent les mêmes propriétés que les filtres jaunes mais en plus accentuées. Il a été très utilisé pour la photographie d'architecture car l'assombrissement du ciel permet d'éclaircir l'image des bâtiments que l'on souhaite mettre en valeur. Le voile atmosphérique est fortement diminué. Utilisé en portrait, il atténue les défauts de la peau mais aussi le rouge des lèvres, ce qui oblige à utiliser un maquillage très foncé.

Les filtres rouges

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Ils donnent des effets encore plus prononcés. Le ciel bleu intense devient presque noir, les nuages ressortent intensément mais l'effet dramatique donne souvent un effet d'exagération.


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