Photographie/Émulsions argentiques/Préparation des surfaces sensibles noir et blanc
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Les émulsions (rappelons que ce sont en réalité des dispersions) sont généralement préparées en dissolvant de la gélatine dans une solution chaude (vers 70°C) d'halogénures solubles, le plus souvent du bromure de potassium additionné d'un faible pourcentage d'iodure. On verse ensuite dans ce mélange, sous agitation constante, une solution de nitrate d'argent ou de son complexe ammoniacal. La précipitation s'effectue pratiquement toujours en présence d'un excès de bromure soluble qui exerce un léger effet solvant vis-à-vis des cristaux, comme d'ailleurs l'ammoniaque qui est parfois ajouté.
L'ensemble subit alors une première cuisson (maturation) au cours de laquelle les gros cristaux croissent aux dépens des petits : on a pu montrer, en effet, qu'une solution saturée vis-à-vis de gros cristaux ne l'était pas tout-à-fait vis à vis de cristaux plus petits.
Selon la manière dont ces opérations sont effectuées, on peut obtenir des émulsions ne comportant que des grains fins, ou seulement de gros, ou encore des émulsions à granulométrie répartie.
Avant refroidissement, on ajoute une quantité suffisante de gélatine pour obtenir un « gel » consistant, que l'on coupe en « nouilles » afin de pouvoir éliminer par lavage l'excédent de sels solubles. Ces nouilles sont égouttées et stockées au froid, puis soumises à une seconde cuisson (maturation en refonte) au cours de laquelle la rapidité croît sans augmentation notable de la taille des grains, grâce à l'action des composés sulfurés qui forment des germes superficiels de sulfure d'argent.
Avant son étendage, l'émulsion reçoit encore un certain nombre de produits :
- bromure soluble destiné à éviter le voile de vieillissement et à stabiliser la couche sensible,
- produit tannant qui limitera le gonflement de la gélatine lors des traitements ultérieurs, tout en élevant son point de fusion,
- agents mouillants,
- colorants sensibilisateurs,
- traces de sels d'or pour accroître la sensibilité,
- etc.
L'émulsion est alors étendue sur le support adéquat. Au cours du séchage, les tensions qui apparaissent dans la gélatine orientent les grains tabulaires parallèlement à la couche, augmentant ainsi leur surface apparente, ce qui est bon à la fois pour l'exposition et pour la valeur du pouvo1r couvrant de l'image argentique après développement.
Pour fixer les idées, citons quelques ordres de grandeur :
- épaisseur de la couche sèche : 20 à 30 µm
- diamètre des grains : de 0,2 à 4 µm selon les émulsions, soit quelques centaines de millions, voire quelques milliards de grains par cm².
- nombre de cristaux rencontrés sur une même normale à la couche : variable de 10 à 50 en moyenne.
En pratique la complexité des couches négatives est beaucoup plus grande qu'il n'y paraît : elles comprennent par exemple :
- une couche dorsale conductrice antistatique,
- le support lui-même,
- une couche colorée anti-halo,
- deux ou trois couches d'émulsions de rapidités différentes, les plus rapides étant à l'extérieur,
- une couche de gélatine nue préservant les couches sensibles contre l'abrasion.