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Philosophie/Finitude

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- Finitude -
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Le Wiktionnaire possède une entrée pour « finitude ».

La finitude est le caractère de ce qui est fini, de ce qui possède une limite sous un certain rapport ; pour l'être humain, dont l'existence est limitée par la mort, la finitude s'entend principalement par rapport au temps : c'est donc une description, voire une définition, de sa condition mortelle. Mais la finitude concerne également les limitations de nos facultés, et, en particulier, de notre faculté de connaître (par les sens et par l'entendement).

Il existe plusieurs notions opposées à celle de finitude, selon le point de vue considéré. Temporellement, la finitude est le négatif de l'éternité, de ce qui existe positivement sans limite de temps (un être tel que Dieu par exemple). De manière plus positive, notre finitude est une détermination de notre existence, ce qui en trace le contour, et elle peut donc nous définir, par opposition à ce qui est indéfini. Considérée sous le rapport de la fragilité de notre condition, éphémère et changeante, cette notion s'oppose à l'immuable.

Par rapport aux autres choses et êtres finis, la conscience que nous avons de notre finitude et de notre condition précaire en est un aspect essentiel, tant par la perception de notre inéluctable dégradation physique que par la valeur que nous donnons à notre existence et à notre être, valeur que résume une notion comme celle de dignité de la personne humaine : « L'homme est grand en ce qu'il se connaît misérable », écrivait ainsi Pascal.

une notion philosophique aux implications diverses

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Elle a été et continue à être l'un des principaux sujets d'étude et de réflexion de nombreux courants philosophiques, notamment occidentaux et asiatiques. Elle n'a toutefois pas le même sens ni les mêmes implications selon les cultures et les civilisations qui la considèrent; en effet, la mort est souvent conçue comme une transition entre deux mondes ou deux états dans les philosophies orientales, notamment pour les bouddhistes et les tenants des théories de la métempsychose et de la réincarnation, qui considèrent l'existence comme une succession indéfinie de cycles et qui, par conséquent, n'attribuent pas à la notion de finitude le même sens que les occidentaux . En occident - surtout depuis que le christianisme a perdu une part de son influence et au fur et à mesure que l'athéisme se répand- la notion de finitude est plutôt conçue en relation avec l'idée d'une "fin radicale" et certains auteurs, philosophes, moralistes ou poètes, en tirent des conséquences diverses: soit une relativisation de nos soucis quotidiens, épicurisme, hédonisme et recherche des plaisirs terrestres ("mignonne allons voir si la rose", de Ronsard),soit une accentuation de la gravité des actions faites de notre vivant et transformation du monde; la première étant souvent aussi une légitimation du libertinage au niveau politique, sexuel, littéraire ou spirituel.

finitude et responsabilité

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Si je suis un être fini, alors pourquoi se préoccuper de ce qui adviendra après? nous pouvons nous comporter de manière amorale voire immorale, et brûler notre vie au feu de nos désirs ou de nos caprices: c'est un peu le sens de la phrase attribuée au souverain Louis XV, "après moi le déluge",comprise comme un éloge de l'irresponsabilité post-mortem. Certains courants de pensée apparus récemment, notamment dans le "domaine environnemental" avec l'émergence de la notion de développement durable, refusent ce "cynisme" perçu comme un "égoïsme radical" en prônant de prendre en compte l'existence globale des générations successives et en réattribuant à l'individu, au nom d'un idéal de transmission des valeurs, des richesses et des ressources (elles-mêmes finies), toutes ses responsabilités personnelles.

la mort en arrière-plan

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L'étude de cette notion s'accompagne, bien sûr, de questionnements sur la mort, condamnés probablement à demeurer sans réponse définitive, puisque par définition, pour connaître l'"après" - mort, il faudrait avoir quitté la vie... et donc ne plus être en mesure d'en rendre compte. La conscience de notre propre finitude peut toutefois s'accompagner de sentiments positifs; elle devrait même, selon Nietzsche, entraîner une certaine allégresse et favoriser une qualité de vie supérieure, voire le développement du bonheur et de l'épanouissement personnel, à la fois sensuel et intellectuel. ("Humain trop humain", où Nietzsche déclare que les hommes ont réussi à transformer en parfum nauséeux et malsain l'idée de mort et de finitude, alors même qu'elles devraient nous rendre plus légers, plus vivants, plus enthousiastes).

De nombreux penseurs et philosophes, bien qu'ils soient en désaccord sur certains points à propos de la finitude et de ses implications, s'accordent cependant à reconnaître que la dimension et la signification de la vie, ainsi que la manière dont il conviendrait de la vivre le mieux possible, changent radicalement si on la considère avec, en permanence, à l'arrière-plan, la conscience de notre propre fin. (notamment Sénèque:la vie heureuse; discours sur la brièveté de la vie). Elle est liée au caractère inéluctable de la mort mais aussi, intrinsèquement, au "mystère de la vie", source inépuisable d'inspiration artistique. (Peut-être la notion même d'art n'aurait-elle aucun sens sans elle).

notions connexes ou pouvant être étudiées conjointement

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Mort, responsabilité, bonheur, libertins, arts, sensualisme, épicurisme