Introduction au cours de questions monétaires et financières
Pour en rester à la période récente, il semble que ce soit J.M Keynes, un peu avant la seconde guerre mondiale, qui ait attiré l'attention sur les effets de la monnaie par rapport au niveau de l'emploi et de la production. Il répondait en cela aux économistes classiques qui l'avaient précédé, et pour lesquels la monnaie n'avait aucun rôle vraiment significatif dans l'économie.
À l'inverse, Keynes suggérait que la politique monétaire pouvait altérer le niveau des taux d'intérêt et par la même, le niveau de l'investissement, au moins tant que la politique monétaire ne fut pas bloquée par la "trappe à liquidité".
Aujourd'hui, l'essentiel des thèses Keynesienne est largement regardé comme obsolète. D'abord avec M. Friedman, on s'est rendu compte que si la politique monétaire avait effectivement un effet sur le chômage et la production, cet effet était bref, et que la variation de quantité de monnaies étaient récupérées par le niveau des prix, essentiellement sous forme d'inflation.
Ensuite la théorie moderne dite des "anticipations rationnelles" a convaincu le public que la monnaie n’avait guère d'effet sur l'emploi. En revanche, elle était déterminante sur le niveau de l'inflation et sur le taux de change.
De cette analyse surgit la conclusion naturelle que les autorités monétaires ont pour rôle principal de tenir l'inflation et le taux de chômage.
On verra dans une prochaine partie la compatibilité de ces objectifs. Dans la pratique, il n'est pas clair que les autorités monétaires se soient toujours groupées sur des objectifs à poursuivre.