Enseignement du kinyarwanda – Introduction
Le kinyarwanda est une langue batoue parlée au Rwanda et dans l'est de la République Démocratique du Congo par près de 9 millions de personnes. Le kinyarwanda est très proche du Kirundi parlé au Burundi. Kinyarwanda et kirundi sont considérés comme deux variantes d'une même langue.
Le kinyarwanda utilise l'alphabet latin. Les Rwandais ne connaissaient pas l'écriture, ce sont les missionnaires qui se sont chargés de transcrire la langue au début du XXe siècle (le père Van der Burgt publia la première grammaire du kirundi en 1902). Aujourd'hui, la mémoire orale occupe toujours une place prépondérante dans la culture rwandaise.
Lire et écrire le kinyarwanda ne pose pas de grands problèmes, chaque lettre correspondant à un son et inversément. Il n'y a pas de lettre muette. La prononciation est identique dans les grandes lignes au français, sauf certains sons propres à la langue.
Particularités du kinyarwanda
[modifier | modifier le wikicode]Grammaire
[modifier | modifier le wikicode]Pour une personne de langue maternelle française, les bases de la grammaire du kinyarwanda ont quelque chose de déroutant. Parmi les particularités de la syntaxe, on peut citer:
- Les classes de préfixes
- Il n'y a pas de genre (masculin – féminin) en kinyarwanda. Les substantifs sont rangés dans huit classes sémantiques qui correspondent chacune à une catégorie sémantique différente (ex. : humain, individu, groupe, notion abstraite, etc.).
- Le système des temps
- Le choix du temps d'un verbe n'obéit pas aux mêmes critères qu'en français. On trouve par exemple trois formes différentes pour le passé selon que l'action est assortie d'un complément ou non, ou si elle est située par rapport à un autre événement.
- Rôle prépondérant du verbe
- Grâce à un système complexe de préfixes et suffixes, le verbe supporte la plus grande partie du sens de la phrase.
- Euphonie
- Le kinyarwanda est très sensible à l'euphonie. Ainsi, une syllabe «dure» est en principe suivie d'une syllabe «douce» et inversément. Les préfixes peuvent revêtir deux formes en fonction du radical qu'ils précèdent. Par exemple, ku-, préfixe de l'infinitif, devient gu- devant un radical commençant par une consonne dure (kurya, mais guterera, et non pas kuterera ou gurya). Les collisions entre les lettres des préfixes et des radicaux auxquels ils sont apondus sont régies par une série de règles complexes.
Tons
[modifier | modifier le wikicode]Le kinyarwanda une langue tonale : le sens des mots est différent selon la prononciation.
Exemples:
- umusambi (a modulé aigu-grave) = grue couronnée ;
- umusambi (a grave long) = natte.
- nagiye (a grave) = je suis parti ;
- nagiye (a aigu) = alors que j'étais parti.
Contrairement à d'autres langues non latines transcrites en alphabet latin, comme le vietnamien par exemple, il n'existe pas de système de diacritiques pour transcrire les tons. Par écrit, le sens des mots se déduit à partir du contexte.