Drogues et Expériences/Tabac
Le tabac est un produit manufacturé élaboré à partir de feuilles séchées de plantes de tabac commun, une espèce originaire d'Amérique centrale, le tabac génère une forte dépendance car il contient de la nicotine, substance psychoactive.
Production
[modifier | modifier le wikicode]La récolte en feuilles peut durer plus d'un mois, les feuilles étant récoltées une par une selon la maturation, tandis que la récolte par tige est beaucoup plus rapide car mécanisée, mais au détriment de la qualité. La plante atteint 1,80 m, la fleur est coupée afin que les feuilles se développent, le séchage à l'air chaud dure une semaine.
Traitement
[modifier | modifier le wikicode]Les feuilles de tabac récoltées, sont séchées pour éliminer plus de 90 % de leur eau. Les tabacs en feuilles sont classés selon leur variété ou leur mode de séchage :
- sun-cured, tabacs orientaux séchés au soleil ;
- flue-cured, tabacs type Virginie séchés à l'air chaud ;
- fire-cured, tabacs noirs type Kentucky séchés au feu ;
- dark air-cured, tabacs noirs séchés à l'air naturel ;
- light air-cured, tabacs clairs type White Burley séchés à l'air.
S'ensuit soit un stockage pour les tabacs fire-cured ou certains light air-cured, soit une fermentation pour favoriser la volatilisation de la nicotine et de l'ammoniac.
Composition
[modifier | modifier le wikicode]La composition de la cigarette est complexe (certains avancent un ordre de grandeur de 4000 constituants), à cause de la complexité de la plante et à cause des nombreux traitements réalisés sur le tabac récolté pour en assurer la conservation, la couleur, le parfum, le goût, la plasticité, etc.
Dans la plante fraiche de Nicotiana tabacum, on trouve un mélange d'alcaloïdes composés de 93 % de (S)-nicotine, 3,9 % de (S)-anatabine, de 2,4 % de (S)-nornicotine, et de 0,5 % de (S)-anabasine. Lors de sa croissance, la plante absorbe plusieurs produits radioactifs, qu'on retrouvera dans la fumée, le filtre et moindrement le papier des cigarettes et dans les poumons, via l'inhalation de la fumée. Le polonium du tabac engendre le plus de radioactivité inhalée.
Consommation
[modifier | modifier le wikicode]Le tabac est consommé principalement fumé sous forme de cigares, de cigarettes, à l'aide d'une pipe ou d'un narguilé ; il peut être mâché, sucé ou prisé.
Histoire
[modifier | modifier le wikicode]En 1560, l'ambassadeur de France (François II) au Portugal, Jean Nicot, attribuant au tabac des vertus curatives, envoie de la poudre de cette plante à la Reine Catherine de Médicis afin de traiter les terribles migraines de son fils. Le traitement ayant eu du succès, le tabac devint ainsi « l'herbe à la Reine ». Sa vente sous forme de poudre est réservée aux apothicaires. Pour honorer Jean Nicot, le duc de Guise proposa d'appeler cette herbe nicotiane.
Ferme du tabac en 1674
[modifier | modifier le wikicode]La culture du tabac devient un monopole et rapidement les gouvernants voient les rentrées d'argent qu'ils peuvent espérer des taxes sur le tabac. Ces taxes augmentent le prix de vente, tandis que la recherche d'un bénéfice rapide dicte un faible prix d'achat aux planteurs, à une époque où les rois souhaitent remplacer la culture du tabac aux Antilles par celle du sucre, beaucoup plus rentable, à l'image de ce qui s'est passé sur l'île de la Barbade britannique. La contrebande se développe sur les côtes et le nouveau monopole doit installer des acheteurs dans les ports pour acheter le tabac des Antilles françaises, puis le tabac de Virginie, beaucoup moins cher, auquel les consommateurs prennent goût, et qui prend son essor.
XVIIIe siècle
[modifier | modifier le wikicode]En 1809, Louis-Nicolas Vauquelin, professeur de chimie de l'École de Médecine de Paris, isole un principe actif azoté des feuilles de tabac. La nicotine, quant à elle, sera identifiée quelques années plus tard.
Tabagies
[modifier | modifier le wikicode]Les tabagies étaient des réunions réservées aux hommes au XVIIIe et au XIXe siècle pour discuter d'affaires entre eux, en particulier après la chasse.
Nicotine
[modifier | modifier le wikicode]La nicotine est un alcaloïde présent dans les plantes de la famille des solanacées, notamment dans les feuilles de tabac (jusqu'à 5 % du poids des feuilles). La nicotine a des propriétés acaricides et insecticides du fait de son caractère neurotoxique, sa toxicité protège la plante des insectes.
Par inhalation
[modifier | modifier le wikicode]La nicotine inhalée est absorbée (« résorbée ») par les capillaires sanguins des poumons. Après un court passage dans le cœur gauche, la nicotine passe la barrière hémato-encéphalique et arrive en 10 à 20 secondes dans le cerveau, sans passage par le système porte hépatique. Elle n'est donc pas filtrée, ce qui augmente son action sur le système nerveux central.
Une étude a comparé les propriétés pharmacocinétiques des cigarettes classiques, des cigarettes électroniques contenant 16 mg de nicotine et d'un inhalateur pharmaceutique de nicotine dosé à 10 mg de nicotine. L'augmentation maximale de la concentration en nicotine dans le plasma sanguin après utilisation de ces trois produits est de 13,4 ng/ml (6,5 à 20,3) en moyenne avec les cigarettes classiques, 1,3 ng/ml (0,0 à 2,6) avec les cigarettes électroniques et 2,1 ng/ml (1,0 à 3,1) avec l’inhalateur. Le pic plasmatique est atteint en 14,3 minutes (8,8 à 19,9) avec les cigarettes classiques, 19,6 minutes (4,9 à 34,2) avec les cigarettes électroniques et 32 minutes (18,7 à 45,3) avec l’inhalateur.
Effets
[modifier | modifier le wikicode]La nicotine provoque l'augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque, entraîne une libération d'adrénaline et réduit l'appétit, augmentant par conséquent le métabolisme. Elle a également pour effet d'améliorer la concentration et la mémoire.
Généralités
[modifier | modifier le wikicode]La nicotine est un agoniste de certains récepteurs à l'acétylcholine, les récepteurs nicotiniques sont des récepteurs ionotropes : leur activation par la nicotine entraîne une entrée d'ions sodium et une sortie d'ions potassium, et par suite une dépolarisation du neurone post-synaptique. Ce potentiel postsynaptique excitateur a des conséquences différentes selon le type de neurone dans les systèmes cérébraux noradrénergiques et dopaminergiques.
Dépendance
[modifier | modifier le wikicode]Le tabagisme induit rapidement une dépendance physique du fait de la présence de nicotine. Le sevrage du tabac peut entraîner des phénomènes indésirables. Bien que leur maximum se situe aux alentours de trois à quatre jours, ces symptômes peuvent durer quelques semaines après la dernière consommation. Il convient donc d'apprendre à y faire face efficacement : en cas de difficulté répétée, il est possible de recourir à l'une des aides à l'arrêt du tabagisme, sans attendre la manifestation d'effets néfastes à long terme de la cigarette.
L'un des effets de la nicotine est la production anormale de dopamine, qui place le fumeur dans un état d'euphorie. Quand le niveau de dopamine baisse, le fumeur se trouve en état de manque, ce qui le pousse à fumer à nouveau. Si la dépendance immédiate disparait assez vite, le fumeur garde toutefois le souvenir de cet état d'euphorie, si bien qu'il peut être tenté de recommencer à fumer pendant une période assez longue après la disparition de la dépendance physique.
Utilisation
[modifier | modifier le wikicode]La nicotine est utilisée en médecine dans le cadre du sevrage tabagique comme traitement de substitution. Elle existe sous plusieurs formes, comme le timbre transdermique ou la gomme à mâcher. C'est un des traitements de première intention. Se pose alors la question de l'usage de la cigarette électronique utilisée par certains fumeurs dans le cadre d'un sevrage tabagique. Ceci pourrait constituer un stimulus précurseur à l’administration de la substance dépendante pour le cerveau du fumeur. La notion de dépendance à la nicotine a également été mise en cause.
Tabagisme
[modifier | modifier le wikicode]Le tabagisme est l'intoxication aiguë ou chronique provoquée par l'abus du tabac. Par extension, ce terme désigne également la consommation de tabac en général. Outre la dépendance, le tabagisme est responsable de nombreuses maladies comme des cancers et des maladies cardiovasculaires, qu'il soit actif ou passif.
Historique
[modifier | modifier le wikicode]Le tabac a été fumé en premier lieu par les Amérindiens depuis des temps indéterminés. L'introduction du tabac rencontre toutefois une forte opposition dès son introduction. L'usage du tabac se popularise, mais il devient aussi une marque de raffinement bourgeois. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, il n'était pas convenable de fumer en société. Au début du XXe siècle le cigare devient un symbole de réussite et de pouvoir, attribut des hommes d'affaires et des magnats de la presse.
Formes de consommation
[modifier | modifier le wikicode]Le tabac est consommé de plusieurs manières :
- fumé (cigarette, pipe, cigare, cigarillo, bidî, en vrac à rouler, en joint – c'est-à-dire mélangé à du cannabis, mélangé avec de la mélasse parfumée dans un narguilé, etc.) ; lorsqu'il est roulé, le tabac peut être « au filtre », au « maroco » ou « au toncar » ;
- prisé (par inhalation nasale) ;
- chiqué : par mastication ou en plaçant une boulette entre lèvre et gencive. Le snus suédois est un tabac fermenté présenté en petits sachets.
Toutes les formes sont aussi dangereuses. On constate un fort attachement des utilisateurs à leur marque de cigarette.
Prévalence
[modifier | modifier le wikicode]Depuis 2003 par l'OMS déploie un arsenal de mesures destinées à limiter l'addiction : interdiction de toute publicité ou sponsoring, hausse des taxes, mise en place de zones non-fumeurs, répression de la contrebande.
Dépendance et toxicomanie
[modifier | modifier le wikicode]Les connaissances apportées ces dernières années dans le domaine de la neurologie et de la pharmacologie ne permettent pas de justifier la distinction actuelle entre drogues licites et illicites. Selon les enquêtes et les pays, entre 57 % et 75 % des fumeurs souhaitent arrêter de fumer. Mais contrairement à la plupart des psychotropes, le tabac n'entraîne pas de fortes modifications de conscience, il n'empêche pas les activités habituelles de la vie en société.
Aspects sociaux et culturels
[modifier | modifier le wikicode]Proposer une cigarette a longtemps été un geste social de convivialité, un moyen d'entrer en contact ; il est devenu incongru voire déplacé depuis que la santé est valorisée et que l'acceptabilité sociale du tabac s'est dégradée.
Publicité et promotion
[modifier | modifier le wikicode]Au début du XXe siècle le tabac bénéficiait d'une image positive et l'industrie du tabac pouvait mettre en avant des arguments de santé qui affirmait que pour rester mince il valait mieux fumer que manger une sucrerie. Dans les années 1930 on organise des concours de fumeurs (cigares-vitesse, la plus gracieuse fumeuse…).
Dans la seconde moitié du siècle, la communication devient plus défensive. En 1998 le procès des états américains contre les cigarettiers, a imposé la publication de documents internes de l'industrie du tabac qui ont dévoilé la stratégie de communication des firmes :
- dénoncer l'interventionnisme abusif des États,
- relativiser les risques du tabagisme,
- promouvoir la tolérance entre fumeurs et non-fumeurs.
Aujourd'hui l’article 13 de la convention cadre pour la lutte anti-tabac interdit toute publicité en faveur du tabac.
Contournement de l'interdiction de publicité
[modifier | modifier le wikicode]L'industrie du tabac a développé des stratégies pour contourner l'interdiction de faire de la publicité. Le tabac se fait également plus présent dans les films. Après une chute des années 1950 jusqu'aux années 1990, le niveau de tabagisme dans les films au début des années 2000 retrouve celui des années 1950. Cette évolution va dans un sens contraire à celle constatée dans les pays riches.
Prise en charge
[modifier | modifier le wikicode]L'arrêt du tabac est impératif afin de réduire l'impact du tabac sur la santé. La tabacologie est la spécialité du sevrage tabagique. Le calcul du nombre de paquet-années permet de mesurer l'imprégnation tabagique. Divers vaccins contre la nicotine ont été testés, mais pas encore jugés assez efficaces pour être autorisés.
Prévention
[modifier | modifier le wikicode]Des décisions telles que l'interdiction de la publicité, l'interdiction de fumer dans certains lieux publics, l'accroissement des taxes sur le tabac, les campagnes de communication, et l'instauration des paquets de cigarettes neutres permettent une réduction de la prévalence du tabagisme dans les pays où elles sont mises en œuvre.
La règlementation
[modifier | modifier le wikicode]Progressivement, un nombre croissant de pays se dotent d'une règlementation interdisant le tabagisme sur le lieu de travail ainsi que dans les lieux de convivialité (restaurants, bars, etc.). Les risques liés au tabagisme passif sont la principale motivation des limitations apportées au droit de fumer en public.
« l’accès aux emplacements réservés aux fumeurs pouvant être mis en place dans les lieux affectés à un usage collectif où il est interdit de fumer est interdit aux mineurs. Ces lieux comprennent les lieux de travail et les fumoirs ».
La réduction du risque
[modifier | modifier le wikicode]L'objectif de l'Organisation mondiale de la santé et des organismes de santé publique de plusieurs pays est d'éradiquer le tabagisme. Toutefois, compte tenu du caractère hautement addictif des cigarettes, cet objectif ne peut pas être atteint à court terme : pour les personnes fortement dépendantes, le sevrage tabagique est parfois impossible. D'autres stratégies existent alors pour proposer des produits de substitution qui, sans être totalement inoffensifs, sont moins nocifs ; parmi ces produits figurent notamment la cigarette électronique.
Tabagisme passif
[modifier | modifier le wikicode]Le tabagisme passif résulte de l'inhalation involontaire de la fumée dégagée par la combustion de cigarettes ou cigares (courant secondaire, dans le cendrier par exemple), ou rejetée par un ou plusieurs fumeurs (courant tertiaire). La fumée de tabac ambiante (FTA) respirée par une personne exposée au tabagisme passif est un mélange de fumée du courant secondaire (environ 80 %) et de fumée du courant tertiaire.
La fumée de cigarettes contient environ 4 000 substances chimiques différentes, dont 60 substances cancérigènes. Elle est dangereuse pour le fumeur et pour son entourage. La fumée de cigarettes respirée directement par le fumeur (courant primaire), si elle contient approximativement la même concentration de nicotine, a une composition très différente de celle qui s’échappe latéralement de la cigarette (courant secondaire) car la combustion très incomplète, à plus basse température, contient 3 fois plus de CO toxique, 7 fois plus de benzène, 70 fois plus de nitrosamines et 100 fois plus d’ammoniac (irritants) que la fumée primaire ou de celle rejetée par le fumeur (courant tertiaire).
Ratio entre le courant secondaire et le courant principal
[modifier | modifier le wikicode]Le tableau ci-dessous montre quelques mesures publiées sur la composition de la fumée du courant secondaire de la cigarette comparé au courant primaire, mesurées par des méthodes diverses.
Désignation sur certaines compositions | Quantité dans le courant principal par cigarette (phase gazeuse) | Ratio courant secondaire / courant principal prise par le fumeur |
---|---|---|
Monoxyde de carbone | 26,8 - 61 mg | 2,5 - 14,9 |
Benzène | 400 - 500 µg | 8 - 10 |
Formaldéhyde | 1500 µg | 50 |
Oxydes d'azote (NOx) | 500 - 2000 µg | 3,7 - 12,8 |
N-nitrosodiméthylamine | 200 - 1040 ng | 20 - 130 |
Goudrons | 14 - 30 mg | 1,1 - 15,7 |
Nicotine | 2,1 - 46 mg | 1,3 - 21 |
Phénol | 70 - 250 µg | 1,3 - 3,0 |
Benzanthracène | 40 - 200 ng | 2 - 4 |
Benzo[a]pyrène | 40 - 70 ng | 2,5 - 20 |
N-nitrosonornicotine | 0,15 - 1,7 µg | 0,5 - 5,0 |
Cadmium | 0,72 µg | 7,2 |
Conséquences
[modifier | modifier le wikicode]Selon une étude plus récente, le tabagisme passif aurait suscité des morts prématurées sur leur lieu de travail, dans les « lieux de convivialité » (bars, restaurants et discothèques), et à leur domicile. Ces résultats reposent sur la méthodologie suivante : l'auteur applique à la mortalité de chaque tranche d'âge un taux de surmortalité obtenu par d'autres études pour quatre maladies particulières, selon le taux d'exposition de cette tranche d'âge au tabagisme passif. En pratique, ces taux de surmortalité sont généralement calculés en estimant l'augmentation du risque de maladie pour des personnes qui ont été soumises au tabagisme passif pendant une partie de leur vie. Cela ne correspond pas à la méthodologie retenue par l'auteur, qui applique ce rapport de surmortalité de façon instantanée à chaque tranche d'âge. Comme par ailleurs l'auteur présente les résultats détaillés par âge et profession, il obtient naturellement que la plupart des victimes sont des retraités victimes du tabagisme passif à leur domicile (la mortalité étant plus élevée chez les personnes âgées que dans la population générale), et que très peu meurent en raison de leur exposition professionnelle. L’analyse de ce rapport révèle des anomalies considérables, telles que le changement de la définition traditionnelle du tabagisme passif dont les risques rémanent ne peuvent être attribué à la fumée environnementale. Les données de la littérature utilisées dans les calculs émanent de sondages, d’une grande variabilité et d’une fiabilité contestable.
Ont ne peut en particulier distinguer clairement les rôles respectifs du tabagisme actif et passif, et ne pouvant pas exclure l'hypothèse que ces réductions s'inscrivent dans la variation aléatoire habituelle ou soient la conséquence de tendances à la baisse déjà enclenchées des années auparavant. Il a fallu attendre l'entrée en vigueur du décret d'interdiction dans les lieux de convivialité pour que les premiers effets sur les admissions se fassent sentir, mais là aussi la baisse du nombre de malade, plus prononcée que les années précédentes mais s'inscrivant dans une tendance de long terme], n'était pas suffisante pour qu'il soit possible de l'attribuer à coup sûr à l'interdiction de fumer. Le rôle positif de l'interdiction de fumer a en revanche été mis en évidence par une étude prenant en compte la tendance de long terme et les autres causes majeures d'accidents cardiaques.
S’il règne un large consensus au sein de la communauté médicale sur la corrélation entre tabagisme passif et augmentation du risque, le débat actuel porte sur la durée et l’intensité d’exposition à la fumée passive nécessaires pour provoquer des pathologies. Une courte exposition au tabagisme passif suffisait à provoquer chez les non fumeurs en bonne santé une diminution transitoire de la réserve de vélocité du débit sanguin, précurseur d'un phénomène d'athérosclérose qui à long terme accroît le risque d'infarctus. En revanche cette exposition n'affectait pas significativement les fumeurs. L'intérêt principal de ce travail est de démontrer que le tabagisme passif, caractérisé par des concentrations de toxiques moindres que le tabagisme actif, pouvait toutefois entraîner des conséquences cardiovasculaires significatives.
Infections
[modifier | modifier le wikicode]L'exposition à la fumée de tabac est associée, à une augmentation du risque d'infection des voies aériennes inférieures (bronchite, pneumonie) et supérieures, et à une irritation des voies respiratoires supérieures, avec des rhino-pharyngites et des otites, toutes affections pouvant occasionner des séquelles sérieuses.
Campagnes contre le tabagisme passif
[modifier | modifier le wikicode]En Occident, où la législation contre l'usage du tabac dans les lieux publics se fait de plus en plus sévère depuis la fin des années 1990, de nombreux débats se déroulent concernant la fumée secondaire, c'est-à-dire l'impact du tabagisme sur les non-fumeurs qui côtoient des fumeurs.
Législation
[modifier | modifier le wikicode]Depuis le 1er février 2007, il est interdit de fumer dans tous les lieux fermés et couverts accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail, dans les établissements de santé, dans l'ensemble des transports en commun, et dans toute l'enceinte (y compris les endroits ouverts tels les cours d'écoles) des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs. Cette interdiction doit être rappelée par une signalisation apparente.
L'interdiction s'applique depuis le 1er janvier 2008 aux débits de boissons, hôtels, restaurants, débits de tabac, casinos, cercles de jeux et discothèques. Dans les lieux fermés et couverts, le responsable d'établissement peut décider de la création d’emplacements réservés aux fumeurs. Dans les lieux de travail, publics ou privés, leur mise en place est soumise à l’avis du comité d’hygiène et de sécurité.
De façon à protéger les non-fumeurs du tabagisme passif, ces emplacements doivent être clos, équipés de dispositifs de ventilation puissante, et aucune prestation ne pourra y être délivrée de telle sorte qu'aucun salarié, qu’il appartienne ou non à l’établissement, n'ait à y pénétrer avant une heure après la fin de l’utilisation du local.
Cependant, beaucoup de bars et de restaurants profitent de textes contradictoires et de décisions de justice floues pour autoriser la cigarette sur des terrasses plus ou moins aérées, mis fin définitivement aux différentes interprétations en donnant une définition très claire de ce que doivent être des terrasses ouvertes. Cette décision est incontestablement une victoire pour l'association Droits des non-fumeurs à l'origine de la procédure judiciaire.
Depuis le 1er mai 2010 il est interdit de fumer dans les espaces fermés accessibles au public ou qui servent de lieu de travail à plusieurs personnes, tels que les bâtiments de l’administration publique, les hôpitaux et les autres établissements de soins, les garderies, les maisons de retraite et les établissements assimilés, les établissements d’exécution des peines et des mesures, les établissements d’enseignement, les musées, les théâtres et les cinémas, les installations de sport ainsi que les établissements d’hôtellerie et de restauration.
L’exploitant ou la personne responsable du règlement de maison peut autoriser à fumer dans des locaux spécialement aménagés dans lesquels aucun employé ne travaille, pour autant qu’ils soient isolés des autres espaces, désignés comme tels et dotés d’une ventilation adéquate sous contrôle et qui édicte des dispositions spéciales relatives à la conception des locaux fumeurs et aux exigences concernant la ventilation. Il règle également la situation dans les établissements de détention ainsi que dans les établissements de séjour permanent ou prolongé.
Toutefois une autorisation d’établissement fumeurs est octroyée, sur demande, aux établissements de restauration qui disposent d’une surface accessible au public égale ou inférieure à 80 m2, qui disposent d’une ventilation adéquate et sont clairement reconnaissables de l’extérieur comme des établissements fumeurs et qui n’emploient que des personnes dont le contrat de travail stipule qu’ils acceptent de travailler dans un établissement fumeurs.
Celui qui, aura intentionnellement ou par négligence, enfreint l'interdiction de fumer, aménagé des locaux fumeurs qui ne remplissent pas les conditions fixées, exploité un établissement fumeurs sans être au bénéfice d’une autorisation ou qui, en tant que titulaire d’une autorisation, ne le désigne pas comme tel est puni d'une amende.