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Cynologie/Grippe canine

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Virus grippal

Le chien est, comme le chat, sensible à plusieurs virus grippaux. Comme l'Homme, face à un nouveau virus (ou virus mutant) auquel son système immunitaire n'est pas préparé, le chien peut être gravement malade ou mourir d'un virus qui n'a pas de conséquence importante pour une autre espèce. Comme pour l'Homme et d'autres espèces le risque pandémique (risques de diffusion d'une épidémie à un pays, au continent ou dans le monde) a augmenté avec l'accélération des transports et l'augmentation du nombre de kilomètres parcourus. Certains chercheurs classent le virus grippal canin comme pathogène émergent qui provoque des maladies respiratoires aiguës chez les chiens.

Ce sont les symptômes classiques de la grippe. Selon les données disponibles, 80 % environ des chiens infectés par le H3N8 présentaient des symptômes, généralement légers (et 20 % présentaient des infections asymptomatiques ou subcliniques). Le taux de mortalité pour les Greyhounds des premiers foyers était de 5 à 8 pour cent. Hors de cas particulier liés à des virus plus pathogènes, le taux de létalité global est supposé être probablement inférieure à 1 %. Les symptômes de la forme bénigne sont une toux (qui dure de 10 à 30 jours, parfois associé à un écoulement nasal verdâtre). Les formes plus graves sont associées à une forte fièvre et une pneumonie qui n'est pas causée par le virus lui même mais par des surinfections bactériennes secondaires. Dans ce derniers cas, le taux de mortalité peut atteindre 50 % sans traitement approprié. Dans les cas mortels, l'autopsie a montré des vascularites et des pneumonies hémorragiques sévères.

La présence d'une infection des voies respiratoires supérieures chez un chien qui a été vacciné contre les autres causes principales de toux de chenil peut faire suspecter une grippe canine, en particulier dans les zones et périodes où la maladie est déjà signalée. Un échantillon de sérum sanguin analysé par PCR et tests pour ce virus peut confirmer le diagnostic.

Histoire de la connaissance des grippes canines

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Elle est récente, car les virus grippaux canins ne sont étudiés que depuis quelques années, avec des sous-types viraux identifiés, l'attention des spécialiste a été attirée par une épidémie née après une course de lévriers avec un nouveau variant H3 de la grippe s’est rapidement propagé du cheval au chien et de chien à chien. Le virus est toujours présent où il avait infecté des chiens. Dans un contexte de menace pandémique lié à la grippe aviaire, il préoccupe certains experts, un chien thaïlandais mort après avoir mangé des canards morts a été confirmé porteur du H5N1, ce qui repose la question des modes de transmission du virus et des risques liés aux animaux domestiques ou à d’autres espèces relais potentielles (rats, souris) en cas de début de pandémie. on peut craindre que le H5N1 puisse se recombiner avec ce virus H3, augmentant potentiellement le réservoir de la grippe et favorisant sa diffusion. La surveillance écoépidémiologique de la grippe s'intensifiant, il est probable qu'on découvre bientôt plus de virus grippaux chez les chiens (autrefois non détectés) ou chez des canidés sauvages ou issus du maronnage.

Une surveillance virologique des chiens et chevaux a eu lieu. L'analyse phylogénétique de génomes de souches virales A H3N8 isolés à partir de 36 chiens et chevaux (séquencés pour déterminer leur origine et phylogénie) a révélé que les virus grippaux H3N8 chez des chevaux et les chiens ont été dans ces cas monophylétique et distincts. On n'a pas trouvé de traces d'infection grippale par virus canin chez les chevaux souffrant de maladies respiratoires ni de nouvelles introductions de virus équins chez des chiens. Ceci laisse supposer que le franchissement de la barrière des espèces entre chien et chevaux reste rare et difficile pour les grippes cliniquement apparentes chez les chiens et chevaux.

Caractéristiques et origine du virus

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Le séquençage de la totalité du génome viral montre qu’il s’agit bien d’un H3N8 mutant, proche du A H3N8 de la grippe équine qui affecte les chevaux depuis une quarantaine d'année. Les chiens auraient pu s'infecter en respirant des particules de crottin de cheval ou de mucus sur les pistes de course. Le virus est passé directement du cheval au chien, sans recombinaison. Les modifications moléculaires des hémagglutinines observées laissent penser que l’adaptation s’est faite dans l’organisme canin.

Une comparaison avec les séquences génétiques de virus d'autres espèces et les arbres généalogiques génétiques montrent une identité de 96 % entre ce virus qui touche le chien et celui du cheval, pour lesquels il y a cette identité et de nombreux autres aujourd'hui qui le confirment. La comparaison des mêmes gènes viraux aviaires, porcins ou humains montre 80 à 94 % de séquences communes avec celles de ce qu’il convient d’appeler un nouveau virus canin.

Fait jugé rare par les spécialistes : ce virus est passé tout entier, sans réarrangements génétiques, de son hôte, le cheval, vers un nouvel hôte, le chien, sans perdre de son pouvoir pathogène, alors que dans la majorité des cas de transmission entre espèces, le virus se retrouve dans un cul-de-sac, il ne peut pas continuer à se propager facilement dans un nouvel hôte, et encore moins se transmettre d'un individu à l'autre dans la nouvelle espèce qui l'abrite. Les modifications moléculaires des hémagglutinines (le H dans la dénomination du virus) suggèrent que l’adaptation s’est faite dans le nouvel hôte canin.

Contagiosité, transmission à d'autres races de chiens

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Les grippes canines sont transmises par des chiens infectés à d'autres (éventuellement plus "sensibles), par contacts directs ou indirects (fomites). On a récemment expérimentalement montré que la transmission se produit facilement au sein d'un groupe de chiens dont l'un est infecté (4 chiens expérimentalement infectés ont été mêlés à un groupe de huit chiens sains (au 1 et jour après l'infection) puis les symptômes respiratoires ont été observés chez les 2 groupes. L'apparition de signes cliniques, l'excrétion du virus, la séroconversion et l'apparition de lésions pulmonaires ont été observées plus tôt chez les chiens expérimentalement infectés, mais la sévérité des signes cliniques et des lésions pulmonaires étaient très semblables au sein des deux groupes. Dans ce cas, 100 % des chiens infectés expérimentalement et 75 % des de ceux exposés au contact de chiens infectés ont excrété le virus dans leurs sécrétions nasales. En outre, 100 % des chiens infectés expérimentalement et 75 % des chiens exposés au contact ont présenté, à des degrés divers des pneumonies. Ceci laisse penser que le virus peut se propager facilement à partir de chiens infectés vers d'autres chiens sensibles, par contacts directs.

Le chien et le H5N1

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Selon les données disponibles, comme le chat, le chien pourrait être porteur asymptomatique du virus, et durant quelques jours le sécréter, via le mucus pulmonaire (narines), la bouche et les excréments. Des chercheurs recommandent d'intégrer chiens et chats dans la planification de la préparation à une pandémie. Ceci repose aussi la question de la gestion des excréments des animaux de compagnie.

Le chien pourrait jouer un rôle dans la propagation d’une épidémie ou pandémie grippale de H5N1. Une étude a porté sur la sensibilité du chien au H5N1 et sur la présence de récepteurs spécifiques du virus chez le chien. Des études non publiées avaient déjà montré qu'un nombre significatif de chiens examinés étaient porteurs d’anticorps contre H5N1, ce qui montre qu’ils ont été infectés et ont spontanément guéri. Mais on ignorait si de tels chiens pouvaient contribuer à répandre le virus. En laboratoire, des chercheurs ont inoculé une souche de H5N1 à 3 chiens (beagles) ; chien souvent utilisé comme chien de chasse et le plus recherché en Europe pour la petite vénerie).

Ces chiens étaient âgés de 16 semaines. Ils étaient certifiés et que l'animal provient d’un élevage contrôlé pour laboratoires et qu’il n’était infecté par aucun des pathogènes connus. La moitié de la dose virale (0,5 ml) a été inoculée dans les narines, et l’autre dans la trachée). Ces chiens ont rapidement et dans l’un des cas jusqu’à 4 jours après l’expérience excrété des virus H5N1 (présents dans les excréments, la gorge et le pharynx et les narines).

Ces virus se sont développés à la fois dans les parties hautes et basses du tractus respiratoire bien qu’aucun des chiens n’ait présenté aucune lésions respiratoires notables, ni aucun symptôme grippal (pas même de fièvre). Des anticorps étaient détectés dans le sérum 7 jours après l’inoculation dans un cas et 14 jours après chez les 3 chiens ; une étude post mortem 14 jours après l’inoculation n’a pas révélé de modifications pathologiques ou histopathologique nettes dans le tractus respiratoire et les organes observés (mais il aurait pu y en avoir peu après l’inoculation).

Des chiens, porteurs d’une infection sub-clinique par le H5N1 peuvent contribuer à diffuser le virus. Comme certains canards ou d’autres animaux (chat), le chien pourrait donc aussi être un porteur asymptomatique, mais contagieux du H5N1. Le cas du chien de chasse devrait aussi être reconsidéré suggèrent les auteurs. Sa proximité avec l’Homme, comme celle du chat devait faire considérer ces animaux dans les mesures de prévention et de traitement d’une pandémie ajoutent les chercheurs. L’étude n’a porté que sur 3 chiens d’une même race, alors qu'il pourrait y avoir chez le chien comme chez l’Homme des prédispositions génétiques. De plus, ces chiens de laboratoires étaient indemnes d'autres pathogènes (des infections plus apparentes auraient peut-être été détectées en cas de co-infection par des pathogènes bactériens).

Questions nouvelles…

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l'apparition récente d'un nouveau virus et une expérience prouvant que le chien peut être porteur asymptomatique et contaminant posent des questions nouvelles quant à l'évaluation des risques et aux mesures de contrôle qu'il faudrait peut-être développer concernant les entraînements, concours et épreuves de chiens, la chasse avec chiens (qui ramène dans sa gueule l’oiseau tué par son maître), qui boit dans l’eau stagnante. Quid des chiens de chasse ? (détection d'anticorps ? dans les zones à risque que sont les zones humides ?). Le cas particulier du chien de ferme ? (qui pourrait alors aussi peut-être véhiculer d'autres types de virus grippaux)

Dans les formes graves de grippe, le virus est présent dans les reins et le tube digestif, et retrouvé dans les excréments. Quel risque lié aux excréments de chiens dans les villes ? (respirés sous forme de particules ou ramenées dans la voiture, à la maison ou au bureau ou à l'école sous les chaussures, diffusé dans l'air via les souffleuses, etc.)

80 % des chiens contaminés par la grippe canine ont des symptômes cliniques, allant de la toux banale à des formes graves (pneumonie hémorragique emportant l'animal en quelques heures). Il y a parfois atteintes de tous les organes, et on cultive d'ailleurs couramment des virus grippaux sur des cellules de reins de chien). Qu'en est il des chiens qui ont une grippe asymptomatique? (ex : combien de temps excrètent-ils des virus. Pour le H5N1, l'étude a mesuré une excrétion durant 4 jours pour un chien, mais l'expérience n'a porté que sur 3 chiens en parfaite santé.