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Photographie/Les premiers pas/Le temps de pose

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Vitesse d'obturation et temps de pose

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Les photographes parlent de vitesse d'obturation ou de temps de pose, ou encore de temps d'exposition, pour désigner le temps pendant lequel la lumière agit sur la surface sensible, qu'il s'agisse d'une pellicule ou d'un capteur. Attention à une confusion fréquente : augmenter la vitesse, c'est diminuer le temps de pose, et inversement.

Dans le jargon des photographes « travailler au 250ème » signifie employer un temps de pose de 1/250 s, soit 0,004 s ou encore 4 ms (4 millisecondes). Dans un souci de simplification, on omet systématiquement ou presque le « 1/ » pour graduer les échelles des vitesses, qu'il vaudrait d'ailleurs mieux appeler échelles des temps de pose, ou lorsque l'on indique cette donnée sur les afficheurs numériques.

Le choix de la bonne vitesse d'obturation est très important. Pour obtenir une image nette d'un sujet mobile, il faut utiliser une vitesse d'autant plus grande que le mouvement est plus rapide. Avec des temps de pose longs, au contraire, les éléments mobiles laisseront des traces floues sur l'image.

Le flou peut être accidentel, auquel cas la photographie est généralement ratée, mais on peut aussi l'engendrer volontairement pour donner un cachet particulier aux photographies.


pose courte pose longue

Dans tout appareil photo, l'obturateur est l'organe qui permet d'imposer le temps de pose. La quantité de lumière qui atteint la surface sensible est bien sûr directement proportionnelle à ce temps.

Les obturateurs mécaniques sont des barrières opaques qui s'ouvrent lorsque l'on décide de prendre une photo et se referment au bout d'un temps précis, généralement imposé par le système de mesure de l'appareil. Les obturateurs électroniques agissent de manière similaire en imposant la durée pendant laquelle les signaux émis par le capteur sont pris en compte. Certains appareils numériques possèdent les deux sortes d'obturateurs.

pour en savoir plus : Les obturateurs

Le temps de pose

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Le temps de pose est souvent appelé, à tort, « vitesse ». Ce temps est exprimé en fractions de seconde pour les poses courtes et en secondes pour les poses longues ; on utilise habituellement une série de valeurs dont chacune est obtenue en multipliant ou en divisant la suivante par 2 (approximativement). Cela donne par exemple, en secondes :

60, 30, 15, 8, 4, 2, 1, 1/2, 1/4, 1/8, 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250, 1/500, 1/1.000, 1/2.000, 1/4.000, 1/8.000, etc.

L'obturateur des appareils les plus rudimentaires ne donne parfois qu'un seul temps de pose, par exemple 1/30 s ou 1/60 s, ce qui limite énormément les possibilités. Ceux des appareils courants permettent d'obtenir des temps de pose variant de façon continue ou par paliers entre environ 1 s et 1/250 s pour les appareils compacts argentiques simples et jusqu'à 1/1.000 s ou moins pour leurs homologues numériques. Sur les appareils perfectionnés la gamme est bien plus étendue et le temps de pose peut varier par exemple de 30 s à 1/8.000 s. Les appareils dont l'obturateur est commandé par un système électronique sont capables de donner des temps intermédiaires, comme 1,7 s, 1/91 s ou 1/310 s, ...

Poses « B » et « T »

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Si l'appareil est réglé sur la pose « B », l'obturateur s'ouvre lorsque l'on presse le déclencheur et se referme quand on le relâche, le temps de pose peut alors être très long mais il faut laisser le doigt en place et on peut parier qu'au bout de quelques minutes l'opérateur trouvera cela quelque peu pénible. Le « B » vient de l'anglais bulb, évoquant la poire pneumatique grâce à laquelle on actionnait l'obturateur, via un petit tuyau, sans ébranler l'appareil.

La pose « T » opère en deux temps : l'obturateur s'ouvre lorsque l'on appuie une première fois sur le déclencheur et il se referme lorsque l'on appuie une seconde fois. On peut donc vaquer à ses occupations pendant la pose, mais ... seule une très petite minorité d'appareils possède la pose « T ».

Un déclencheur souple muni d'un système de blocage offre les deux possibilités mais il est malheureusement impossible de monter cet accessoire sur la plupart des appareils compacts, tant argentiques que numériques.

La nécessaire adaptation du temps de pose

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Le temps de pose doit toujours être adapté aux circonstances de la prise de vues et au but visé par le photographe. Pour les sujets immobiles comme les paysages, les monuments, etc., s'en remettre aux automatismes de l'appareil ne pose généralement pas de gros problème, en revanche les sujets mobiles ne peuvent bien souvent être rendus au mieux que si le photographe reprend la main.

Plus le temps de pose est court, plus les mouvements paraissent figés. Au contraire, plus il est long, plus ils se traduisent par des effets de filé sur les images. C'est bien entendu au photographe et à lui seul qu'il appartient de savoir ce qu'il veut !


Pose courte Pose longue


Il ne faudrait surtout pas croire que le fait de photographier un sujet immobile supprime tous les problèmes. En effet, l'appareil lui-même, s'il n'est pas fixé sur un support rigide, subit toujours plus ou moins les mouvements intempestifs qui lui sont imposés par l'opérateur. Lorsque le temps de pose est trop long, il en résulte le « flou de bougé » bien connu.

Si un flou bien maîtrisé peut donner de belles photographies, en revanche le flou de bougé équivaut généralement à un ratage et conduit irrémédiablement le résultat du travail à la poubelle.

De quel équipement disposez-vous ?

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Si vous avez à portée de main votre appareil photo et sa notice, vous pouvez en profiter pour l'examiner. S'il est entièrement et exclusivement automatique, il y a peu de chances que vous puissiez déterminer vous-même le temps de pose ; en revanche vous bénéficiez de cette possibilité si les automatismes sont entièrement débrayables ou si votre appareil possède un mode de fonctionnement qui donne la priorité à la « vitesse ». Ce mode est le plus souvent repéré par un « S » (pour Speed ou Shutter, respectivement vitesse et obturateur en anglais) ou par un logo plus ou moins compréhensible représentant un sportif en pleine course, un lièvre, etc.. Certains appareils possèdent un mode dédié aux longs temps de pose, profitez-en pour vérifier si c'est le cas pour le vôtre.

Là encore un trépied très rigide est quasi indispensable pour faire des essais et d'autres accessoires peuvent se révéler utiles, par exemple un déclencheur souple ou une télécommande.

Les effets de la variation du temps de pose

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La valeur du temps de pose intervient directement sur l'exposition de la surface sensible mais elle a bien d'autres effets, en particulier sur le rendu des sujets en mouvement et sur la qualité des images.

Temps de pose et éclairement de l'image

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Toutes choses égales par ailleurs, allonger le temps de pose conduit à augmenter la quantité de lumière qui entre dans l'appareil et donc à exposer davantage la surface sensible. Dans des conditions de luminosité données, il existe un temps de pose optimal qui donne la meilleure exposition possible pour la photographie ; en-dessous ou au-dessus de ce temps, on obtient respectivement une sous-exposition avec des ombres « bouchées » ou une surexposition avec des lumières « brûlées », « cramées », « percées », l'abondance des termes employés par les photographes étant à la mesure des dégâts.

Greenwich la nuit, on voit bien l'effet de l'allongement du temps de pose
Effet du temps de pose sur l'exposition

Parfois, l'écart de luminosité entre les zones sombres et les zones claires est tel qu'il devient physiquement impossible d'enregistrer les détails des unes et des autres sur un même cliché. Il faut alors sacrifier une partie de l'information. D'une manière générale, l'œil accepte beaucoup mieux de perdre les détails des ombres que ceux des lumières. En observant une photo, le regard se dirige en effet directement vers les zones claires, nous aurons l'occasion de le rappeler par la suite, et si celles-ci sont transformées en à-plats blancs, alors le cliché a toutes les chances d'être raté. Seule exception à cette règle, les sources de lumière présentes dans le champ ou leurs reflets à la surface de l'eau ou sur des objets brillants. Ces zones sont de toute manière trop lumineuses pour que l'on puisse les enregistrer correctement, elles ne contiennent aucun détail utile et d'ailleurs dans la réalité, elles sont souvent trop éblouissantes pour que le regard y puisse distinguer quoi que ce soit.

Comme nous le verrons, il est possible de jouer sur d'autres facteurs que le temps de pose pour obtenir une exposition correcte mais ... chaque chose en son temps !

Temps de pose et bruit numérique

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Les anciens appareils numériques n'étaient pas vraiment utilisables pour les longs temps de pose car l'image obtenue souffrait d'un « bruit de fond » important. Sur les appareils modernes cet effet est atténué, mais pas absent, et en cas de pose très longue il faudra penser à pousser au maximum la réduction du bruit, si c'est possible.

La priorité vitesse

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Comme indiqué plus haut, ce mode est indiqué sur le sélecteur ad hoc par un « S ». Le temps de pose est imposé par le photographe et le système de mesure de la lumière se charge alors d'ouvrir l'objectif de la quantité voulue pour obtenir une exposition correcte. Ce n'est pas toujours une bonne chose, car nous verrons que contrairement aux idées reçues, la principale fonction du diaphragme n'est pas de régler la quantité de lumière qui pénètre dans l'appareil, mais de déterminer la profondeur de champ.

La plupart du temps, les photographes amateurs laissent leur appareil régler à la fois le temps de pose et le diaphragme, grâce à ses automatismes. En bonne lumière, le temps de pose est alors de l'ordre de 1/125 s ou 1/500 s, ce qui permet d'éviter le flou de « bougé » dû pour une part au mouvement du sujet et pour l'autre aux tremblements de l'opérateur lui-même. En basse lumière, le temps de pose s'allonge et le risque de flou s'accroît en conséquence. C'est pourquoi beaucoup d'appareils affichent un avertissement sonore ou visuel dès que le temps de pose se situe aux environs de 1/30 s, limite à partir de laquelle le flou devient difficile à éviter lorsque l'on opère à main levée.

Éviter le flou dû au bougé de l'appareil

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En 24 x 36, il est couramment admis que pour éviter le flou de bougé dû aux mouvements incontrôlés de l'appareil tenu à main levée, il faut adopter un temps de pose au plus égal à l'inverse de la distance focale de l'appareil : 1/60 s pour une focale de 60 mm, 1/500 s pour une focale de 500 mm, et ainsi de suite. Cette « règle » empirique doit bien sûr être transposée pour les autres formats, en particulier pour les appareils numériques à petit capteur. Avec un photoscope muni d'un zoom x 3 de 8-24 mm on a généralement l'équivalent approximatif d'un objectif de 35-105 mm, il faudra donc opérer avec un temps de pose de 1/100 s ou de préférence plus court en position téléobjectif mais on utilisera souvent sans grosse difficulté un temps de 1/30 s en position grand angulaire.

En utilisant des temps de pose plus longs, il est quasi impossible, sauf si l'on a pris des doses massives de tranquillisants, d'assurer la stabilité de l'appareil. Le flou de bougé devient pratiquement inévitable.

Beaucoup d'appareils numériques récents comportent des systèmes de stabilisation de l'image qui réduisent les effets des mouvements intempestifs et permettent d'allonger les temps de pose tout en conservant une netteté acceptable. Les plus sommaires, hérités des caméras vidéo, se contentent de réaliser un traitement informatique du signal fourni par le capteur. Les plus perfectionnés mettent en œuvre des éléments mobiles à l'intérieur des objectifs ou provoquent le déplacement du capteur.

Attention toutefois à un « léger détail » : les systèmes de stabilisation diminuent le flou de bougé dû aux mouvements incontrôlés de l'opérateur mais pas le flou de « filé » qui résulte du mouvement du sujet lui-même ; bien au contraire, en diminuant l'effet de leurs tremblements, ils donnent aux photographes la possibilité d'augmenter les temps de pose et de ce fait, les traînées laissées par les éléments mobiles du sujet s'allongent.

Figer le mouvement

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Si, pendant l'ouverture de l'obturateur, des éléments du sujet photographié se déplacent, leurs images sur la surface sensible en font autant et il en résulte un flou de mouvement plus ou moins important. Pour que ce flou reste dans des limites telles que l'image puisse être perçue comme nette, il faut donc choisir un temps de pose suffisamment court pour « figer » le mouvement.

Naturellement, si l'on ne fait que raccourcir le temps de pose, la quantité de lumière qui atteint la surface sensible diminue très fortement et l'on n'obtient que des photographies très sous-exposées. Il faut donc ouvrir le diaphragme, ce qui peut rendre la profondeur de champ insuffisante, ou augmenter la sensibilité du film ou du capteur, ce qui donne des images bruitées ou granuleuses. Il n'y a parfois aucune solution satisfaisante ...

Cela dit, il n'est pas toujours nécessaire de figer un mouvement pour obtenir une bonne photographie ; au contraire, la présence d'un flou bien dosé peut donner des effets intéressants et surtout une certaine dynamique, en suggérant le mouvement des éléments mobiles.

Un chapitre de cet ouvrage est consacré à l'étude aux divers thèmes préférés des photographes. En voici quelques uns pour lesquels le temps de pose revêt une importance toute particulière, mais la liste n'est pas limitative :

Une page spéciale est consacrée à ce sujet. Plutôt que d'immobiliser les gouttes d'eau, il vaut souvent mieux adopter un temps de pose long qui va, avec un peu de chance, donner un effet de filé intéressant. Une bonne vitesse peut se situer aux environs de 1/8 s ou 1/2 s, ou davantage si besoin est.

Là encore, il est moins intéressant de figer le mouvement des fusées que de laisser les éléments incandescents tracer leurs trajectoires dans le ciel. Il ne faut pas hésiter à utiliser des temps de pose de plusieurs dizaines de seconde avec la pose B. L'appareil doit impérativement être fixé sur un pied stable ; le cadrage est en grande partie une affaire de chance car il est pratiquement impossible de prévoir où telle ou telle fusée va exploser et quelle sera la taille des gerbes de feu. On peut aussi garder l'appareil ouvert pendant très longtemps et, en ouvrant et fermant l'objectif à l'aide de son bouchon ou d'une simple boîte, superposer les traces de plusieurs fusées tirées à des moments différents.

Les lumières des automobiles

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L'effet d'une pose longue la nuit est spectaculaire lorsque la circulation est dense, les phares et les feux rouges tracent des ensembles de lignes continues et l'on obtient aussi des pointillés si l'on se trouve dans un endroit où les clignotants entrent en action.

Une photo en plan fixe à faible vitesse

Galerie d'images

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Les premiers pas