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Guide de survie/Faire du feu

Un livre de Wikilivres.

Il existe de nombreuses techniques pour faire du feu. Les plus anciennes utilisent l'échauffement du bois par friction ou la production d'étincelles au moyen d'un silex et d'un minerai de fer, la marcassite (sulfure de fer).

Les plus anciens foyers incontestables datent d'il y a environ 450 000 ans. Certaines méthodes de production de feu remontent donc probablement au Paléolithique inférieur, même si les preuves archéologiques directes ne remontent pas à plus de 9 000 ans pour les méthodes par friction (grotte de Guitarrero au Pérou). Elles sont plus difficiles à mettre en œuvre en atmosphère humide qu'en atmosphère sèche mais elles sont très efficaces. Des briquets à percussion en marcassite ont été retrouvés dans le site magdalénien du "Trou de Chaleux" en Belgique et dans l'Aurignacien de la grotte de Vogelherd en Allemagne (vers - 30 000 ans). Il est donc certain que les hommes du Paléolithique supérieur savaient produire du feu.

Les différentes méthodes ci-dessous sont classées chronologiquement (dans la limite du possible)

habitants des Vanuatu faisant du feu

Cette méthode consiste à utiliser l'échauffement produit par le frottement de deux éléments en bois. La sciure produite par le frottement va être portée à incandescence et former une petite braise qui pourra enflammer un combustible très inflammable (souvent de la paille, de l'herbe séchée ou de l'amadou, voir ci-dessous) placé autour du point de frottement. Une fois le combustible primaire embrasé, il est possible d'utiliser du petit bois pour obtenir une flamme conséquente. Le gros bois sera rajouté après, l'essentiel étant de faire croître le feu progressivement, sans l'épuiser tout de suite sur une bûche qui prendra feu difficilement.

Le frottement peut être longitudinal (sciage d'une planchette aménagée avec une autre planchette ou une baguette) ou circulaire (forage d'une planchette aménagée avec une baguette taillée en pointe). Dans ce dernier cas, il est possible de faciliter le mouvement de rotation en utilisant un arc-à-feu. L'élément mobile doit pouvoir aller et venir rapidement sans sortir de la rainure marquée dans le bois fixe. L'arc-à-feu ou archet à feu, utilisé également comme outil à percer, facilite l'obtention du feu. Il a été utilisé chez les Amérindiens, dans l'ancienne Égypte, en Australie…

Contrairement à une croyance très répandue, la dureté relative des deux éléments en bois n'est pas importante : en revanche, il convient d'utiliser des bois fibreux produisant beaucoup de sciure (lierre, laurier, noisetier…).

Dans Le feu avant les allumettes, Jacques Collina-Girard présente les différentes techniques et dresse leur historique (voir bibliographie).

Production de feu par percussion : matériel utilisé par J. Collina-Girard
en bas : minerais de fer (pyrite, marcassite)
au-dessus : amadou
au-dessus : lame de silex utilisée pour percuter le minerai de fer
en haut : reproduction de briquet historique en acier

Pour qu'il y ait étincelle, il faut entrechoquer une pierre dure comme le silex sur un sulfure de fer, comme la pyrite ou la marcassite. Le choc de deux silex ne permet pas d'allumer un feu car il ne produit pas de projections incandescentes suffisamment stables. Les étincelles obtenues de cette manière doivent être immédiatement en contact avec un combustible comme par exemple du linge carbonisé, des feuilles sèches et fines préalablement carbonisées, ou des champignons inflammables comme l'amadou.

Magnification de la lumière du Soleil

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L'utilisation d'une loupe, d'un miroir concave ou d'un ensemble de miroirs permet de concentrer la lumière solaire en un point situé sur un combustible et d'y allumer un feu. Pour faire un feu avec une loupe, il faut faire varier la hauteur de la loupe afin de concentrer les rayons du Soleil en un seul point (le point focal image).

Archimède aurait ainsi utilisé des miroirs ardents pour brûler les vaisseaux attaquant Syracuse.

Les fours solaires modernes, tels que par exemple celui de Font-Romeu, fonctionnent sur le même principe.

Il est également possible de se servir d'une canette en aluminium. N'importe laquelle peut faire l'affaire, à condition de polir son culot. Pour ce faire, il convient de le frotter avec un chiffon, en utilisant une pâte abrasive quelconque, comme par exemple un morceau de chocolat ou un peu de dentifrice.

Il faut tout d'abord étaler une fine couche de ce qui fait office de pâte abrasive sur le culot, puis le frotter avec un morceau de tissu, et répéter l'opération autant de fois que nécessaire jusqu'à le rendre brillant comme un miroir, ce qui peut prendre plus d'une demi-heure de polissage. Attention, le chocolat n'est plus comestible après cette opération, car il s'est chargé d'aluminium.

Une fois que l'on dispose d'un bon miroir, il faut encore en déterminer le point de convergence. Un papier foncé permet de facilement le trouver, en le plaçant au dessus du culot de la canette orienté face au soleil, et en le déplaçant de manière à obtenir le disque lumineux le plus petit possible.

Une fois trouvé, il suffit alors d'y placer un matériau inflammable, comme par exemple une brindille, ou même le carton de l'emballage du chocolat, qui devrait alors s'enflammer très rapidement. Il ne reste plus qu'à transmettre sa flamme au foyer, en l'y plaçant et en soufflant doucement pour activer la combustion.

L'invention des allumettes date du XIXe siècle, mais le mot allumette date des environs de l'an 1200. Il désignait alors une petite bûche destinée à faire prendre le feu.

L'allumoir est un ancêtre du briquet. Ce dernier contient une réserve de combustible (sous forme de gaz ou d'essence) qui permet de maintenir une flamme une fois que des étincelles ont été fournies par la pierre à briquet

Arc électrique

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Un arc électrique peut être utilisé pour enflammer un gaz inflammable, tel que le gaz de ville ou le mélange oxy-acétylène employé pour les chalumeaux. Cette technique est utilisée couramment pour allumer les gazinières ou les briquets dits électroniques, l'arc électrique étant produit par un cristal piézoélectrique.

Méthodes modernes

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  • Jacques Collina-Girard, Le feu domestiqué, Pour la Science, Avril 1999, p 56-61.
  • Jacques Collina-Girard, Le feu avant les allumettes, Expérimentation et mythes techniques, , Collection Archéologie expérimentale et Ethnographie des techniques, XIV, Éditions de la Maison des Sciences de l'homme, Paris, 1998, 150 pages dont 24 ill. et 16 pl. en couleurs. (ISBN 978-2-7351-0765-0)
  • Jacky Parmentier, Faire du feu comme nos ancêtres, Éditions Eyrolles, Paris, 2003, 120 pages et un CD-ROM. (ISBN 2-212-11370-6)

Liens wikipédia

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Liens externes

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