Photographie/Personnalités/L/Lucien Lorelle
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Bibliographie
■ préface - SOMMAIRE COMPLET ■ notions fondamentales et conseils pour les débutants ■ aspects esthétiques, thèmes photographiques ■ références scientifiques ■ photométrie, colorimétrie, optique ■ appareils, objectifs, éclairage, accessoires, entretien ■ procédés chimiques ■ procédés numériques ■ caractéristiques physiques des images, densité, netteté ■ compléments techniques et pratiques ■ photographie et vie sociale, histoire, enseignement,institutions, droit... |
Biographie
[modifier | modifier le wikicode]Lucien Lorelle (Paris, 1894 - Megève, 26 février 1968) est un des principaux photographes français du début du XXe siècle et l'un des fondateurs du Groupe des XV.
Lucien Lorelle fut pilote de chasse lors de la Première Guerre mondiale. À l'issue du conflit, il a voyagé dans toute l'Europe, notamment en Roumanie où il résida un temps. Il voulait se consacrer à la peinture mais il dut y renoncer face à l'opposition familiale. Entré comme secrétaire général au studio des frères Manuel, des portraitistes réputés, il y découvrit la photographie
Artiste doué dans bien d'autres domaines comme la poésie, le dessin, la peinture, l'écriture et la musique, il marqua de son influence la photographie française pendant quatre décennies. Ses domaines de prédilection étaient le portrait, la mode et la publicité.
- En 1927, il crée le « Studio Lorelle » avec son beau-frère Marcel Amson. Le photographe tchèque Jaroslav Rössler (1902-1990) et la photographe allemande Erna Wagner-Hehmke (1905 - 1992) y ont étudié la photographie et réalisé une partie de leur œuvre.
- L'année 1935 voit la cession du studio à son beau-frère et l'installation du « Studio Lucien Lorelle » rue Lincoln.
- En mars 1946, il participe à la fondation du « Groupe des XV ».
- En 1952, il crée Central Color, le premier grand laboratoire photographique professionnel couleurs français. Ce laboratoire sera repris et dirigé par sa fille, Françoise Gallois, jusqu’en 2003, puis par un de ses arrière-petit-fils qui a su l'adapter aux nouvelles techniques numériques.
- Le 28 février 1968, décès subit du photographe à Megève.
Principaux domaines d'activité
[modifier | modifier le wikicode]Le portrait
[modifier | modifier le wikicode]Comme portraitiste, il eut l'occasion de photographier toutes les célébrités de son époque comme Annabella, Marie Glory, Martine Carol, Dominique Wilms, Micheline Presle, Danièle Darrieux, Albert Préjean, Jean Cocteau, Gérard Philipe, Madeleine Robinson, Madeleine Sologne, Serge Reggiani, Jean Marais, Michel Simon, Jean Gabin, Janine Grenet, Michel Galabru et bien d’autres. Ses portraits étaient fort différents des œuvres américaines alors en vogue et il parlait lui-même, à leur propos, de « théâtres de lumières ».
La mode
[modifier | modifier le wikicode]Dans le domaine de la mode, il n'avait pas son pareil pour donner vie aux coiffures et aux vêtements, s'éloignant très vite du caractère par trop guindé des photographies du baron de Meyer ou d'Edward Steichen et devenant en quelque sorte un précurseur si l'on en juge par la liberté de mouvement laissée ou imposée aux modèles dans la photographie de mode contemporaine.
La publicité
[modifier | modifier le wikicode]Il réalise des campagnes publicitaires pour les Galeries Lafayette (avec Cassandre) et d'innombrables marques très connues comme L'Oréal, Pernod, Perrier, Teppaz, Philips, Winston, Cinzano, Chanel, Shell, etc. Dans ses images publicitaires, il fit souvent le choix d'utiliser plusieurs personnages pour en quelque sorte raconter une histoire, avec une mise en scène aussi soignée que pour une pièce de théâtre. L'un de ses plus célèbres photographies publicitaires restera la jolie jeune fille dévêtue qu'il photographia pour l'Ambre solaire dont Daniel Masclet disait qu'elle lui rappelait La source de Dominique Ingres.
Autres œuvres
[modifier | modifier le wikicode]Il est aussi l'auteur de nombreuses photographies surréalistes et d'hommages littéraires mêlant textes, dessins et photographies. Il s'efforçait de faire « éclater » les règles de la photographie en utilisant de multiples techniques telles que la solarisation, l'inversion, le découpage, le brûlage, etc. Comme le dit Jean-Claude Gautrand : « S'il revendique ses influences surréalistes, Lorelle est cependant toujours resté, par esprit d'indépendance, à l'extérieur de ce groupe. S'il excelle à tenter de dévoiler l'envers du miroir, il le fait à sa manière, en toute liberté, et il n'hésite pas à mélanger les genres. Pour lui, la photo n'est jamais fermée sur elle-même, elle n'est jamais achevée et toujours prête à révéler un autre sens pour peu qu'on la déstructure. »
L'homme
[modifier | modifier le wikicode]Lucien Lorelle, doué comme on l'a vu dans des domaines divers, était aussi un orateur brillant qui savait faire partager sa passion pour son art et un pédagogue à qui l'on doit de nombreux ouvrages et articles qui furent traduits en plusieurs langues dont l'allemand, l'anglais et l'espagnol.
Nul mieux que son ami Daniel Masclet ne pouvait le dépeindre : « Lorelle avait l'étoffe d'un maître, d'un homme qui ne se contente jamais des réponses, mais qui pose sans cesse de nouvelles questions ».
« Lorelle était un homme de goûts simples : selon la célèbre définition de Winston Churchill, "il était aisément satisfait avec le meilleur" ... C'est pourquoi ses techniques, si elles furent toujours raffinées, ne furent jamais compliquées : une chambre à pied quelconque, un reflex souvent, du papier au bromure brillant, il ne lui fallait rien d'autre pour créer. Il appartenait à cette race d'hommes - d'artistes - très rares, qui peuvent dire Je n'ai besoin de rien. Dessinateur habile, peintre surréaliste, fortement teinté de littératures, il avait pourtant le bon sens de ne pas mélanger les arts, de rester peintre en peinture, photographe en photographie. Écrivain disert et prolifique, il a écrit plusieurs livres didactiques et publié deux beaux albums, entièrement consacrés au nu à travers le monde. »
« Un dernier détail, qui n'a peut-être pas grand rapport avec la valeur même de l'artiste en tant qu'artiste, mais qui est pour moi peut-être le plus important : Lorelle était un homme très bon. »
Expositions
[modifier | modifier le wikicode]- Photographes Humanistes, du 31 octobre 2006 au 28 janvier 2007 à la BNF, site Richelieu, Galerie de photographie, Paris.
- Rétrospective Lucien Lorelle, en partenariat avec Central Color ; du 5 octobre 2007 au 26 janvier 2008 au 23/25 rue du Gué à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, présentation de 50 photographies et de documents couvrant ses travaux des années 1920 à 1960.
- Lucien Lorelle, le charme de l'avant-garde, du 12 au 20 mai 2012, expositions à Arles et aux Baux-de-Provence.
Publications et contributions
[modifier | modifier le wikicode]- Paris et la beauté féminine (avec des illustrations de Lucien Lorelle) .- Paris, Société d’Éditions Modernes Parisiennes, 1945.
- LANGELAAN, Donald et LORELLE, Lucien .- La photographie publicitaire .- Paris, Paul Montel, 1949.
- LORELLE, Lucien .- Le portrait photographique .- Paris, Paul Montel, 1950.
- LORELLE, Lucien .- Le livre de la couleur directe .- Paris, Paul Montel, 1951.
- LORELLE, Lucien .- Le livre de mon 6 x 9 et des formats moyens. - Paris, Paul Montel, 1951. 3e édition, 152 p. Traduit en espagnol en 1953 : Tamaño 6x9 y los formatos medianos, Ediciones omega, Barcelone.
- LORELLE, Lucien .- Traité pratique de la prise de vue en couleurs .- Paris, Paul Montel, 1954, 166 p.
- LORELLE, Lucien .- Le guide du photographe amateur .- Paris, Paul Montel, 1955, 152 p.
- LORELLE, Lucien .- Photos et propos sur le nu, avec 97 photographies et 27 dessins de l'auteur .- Paris, Paul Montel, 1956.
- ROUBIER, Jean .- La photographie et le cinéma d’amateur, avec une série de photographies de Lucien Lorelle .- Paris, Larousse, 1956, 442 P. + 32 p. de photographies.
- LORELLE, Lucien .- The colour book of photography .- Londres, The Focal Press, 1956 (3e édition, 212 p.)
- LORELLE, Lucien .- Manual do Fotógrafo .- Lisbonne, Edição Difel, 1956.
- LORELLE, Lucien .- Le livre de la couleur en photo et cinéma .- Paris, Paul Montel, 1957, 166 p.
- LORELLE, Lucien .- Photos couleurs pour tous .- Paris, Paul Montel, 1959.
- LORELLE, Lucien .- Photos et propos sur le nu .- Paris, Paul Montel, 1960, 80 p.
- Chemins de fer français (illustrations de Lucien Lorelle, Josse Noe et Vincent Robert) .- Paris, SNCF, 1961.
- LORELLE, Lucien .- L'art du portrait photographique, noir et blanc et couleurs .- Paris, Paul Montel, 1962, 142 p.
- LORELLE, Lucien .- Esthétique du nu dans le monde .- Paris, Paul Montel, 1964, 200 p. Weiblicher Akt (traduction par Waldemar Sonntag), Bonn, Verlag der Europäischen Bücherei H. M. Hieronimi, 1964.
- MARIEL, Pierre .- Die Schönen von Paris Quartier Latin St Germain des Prés, illustrations de Lucien Lorelle .- Bonn, Verlag der Europäischen Bücherei H. M. Hieronimi, 1965.
- LORELLE, Lucien .- Akt Auslese (traduction par Waldemar Sonntag) .- Bonn, Verlag der Europäischen Bücherei H. M. Hieronimi, vers 1965.
- LORELLE, Lucien .- Lumière et couleur sur le nu .- Paris, Paul Montel, 196-, 120 p. Akt in Farbe und Licht, traduction en allemand, Bonn, Verlag der Europäischen Bücherei H. M. Hieronimi.
- PARIS 1950 photographié par le Groupe des XV, illustré en partie par des photographies de Lucien Lorelle .- Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1982.
Bibliographie
[modifier | modifier le wikicode]- GAUTRAND, Jean-Claude .- Lucien Lorelle, le charme de l'avant-garde. In : Réponses Photo, n° 42, mai 2012, pp. 82-89.
- MASCLET, Daniel .- Lucien Lorelle, photographe. In : Photo-Ciné-Revue, avril 1968, pp. 192-193.
Liens externes
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