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Photographie/Appareils/Systèmes de mise au point

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Appareils et chambres photographiques

(Études générales seulement, les divers modèles sont décrits au chapitre « fabricants »).


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Généralités

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Réaliser la mise au point, c'est faire en sorte que la netteté des éléments intéressants du sujet puisse être assurée. En théorie, un objectif parfait ne peut donner une image parfaitement nette sur la surface sensible que si le sujet est contenu dans un plan bien défini, perpendiculaire à l'axe optique et situé à une certaine distance de l'appareil.

En pratique il ne peut exister aucune image parfaitement nette et les imperfections de nos yeux font que nous pouvons obtenir des images perçues comme nettes pour des éléments du sujet situés en avant et en arrière du plan théorique de mise au point. L'espace dans lequel doit se trouver le sujet pour qu'il en soit ainsi s'appelle la profondeur de champ.

Selon les appareils, la mise au point peut être réglée une fois pour toutes en usine, assurée manuellement par le photographe ou déterminée automatiquement par l'appareil, ce qui est le cas aujourd'hui pour la quasi totalité des appareils destinés aux amateurs.

Le réglage de l'objectif sur le plan de netteté maximale correspond à la mise au point proprement dite, qui est effectuée grâce à un déplacement de l'objectif ou de certaines de ses lentilles par rapport à la surface sensible. Cependant, l'étendue de la profondeur de champ dépend également de l'ouverture du diaphragme : en fermant ou en ouvrant plus ou moins ce dernier, l'étendue de la profondeur de champ se trouve respectivement augmentée ou diminuée, ce qui n'est évidemment pas sans conséquence sur le résultat final. Nous aurons plus loin l'occasion de préciser pourquoi le diaphragme n'est pas à proprement parler le « robinet à lumière » qui permet de régler l'exposition de la surface sensible, mais bien plutôt un système de mise au point qui a l'inconvénient d'assombrir l'image lorsqu'on le ferme pour augmenter la profondeur de champ.

Toutes choses égales par ailleurs, la profondeur de champ est d'autant plus grande que le format de la surface sensible est plus petit.

Mise au point fixe

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Sur un certain nombre d'appareils, généralement de bas de gamme, il n'existe aucun système de mise au point et l'utilisateur n'a donc pas à se préoccuper de ce réglage. La mise au point est faite sur une certaine distance, appelée distance hyperfocale, généralement de l'ordre de 1 à 3 m. Lorsque le diaphragme est suffisamment fermé (ça tombe bien, sur les appareils de bas de gamme les objectifs sont peu lumineux...), la profondeur de champ peut s'étendre vers l'arrière jusqu'à l'infini ; on démontre que dans ces conditions, elle s'étend vers l'avant jusqu'à la moitié de la distance hyperfocale. Ainsi, avec une distance hyperfocale de 2 m, la netteté pourra en pratique s'étendre de 1 m à l'infini.

Il en résulte évidemment que tous les images de tous les objets trop proches seront systématiquement floues. Une autre conséquence de la faible luminosité de l'objectif est qu'il ne faut surtout pas prendre de photos lorsque la lumière est faible, à moins d'utiliser le flash, mais cela ne marche que pour les sujets pas trop éloignés.

Certains appareils de type « pocket » (format 110) offraient en même temps une mise au point fixe et une position téléobjectif. Cette dernière était particulièrement défavorable en raison d'une diminution de la profondeur de champ et d'un allongement du temps de pose dû à la diminution de la luminosité. Amis du flou de bougé, bonjour !!

Les appareils de bas de gamme n'ont jamais beaucoup intéressé les amateurs de photographie mais quelques appareils très particuliers, de haut ou très haut de gamme, comme l'Hologon Ultrawide étaient également dépourvus de tout système de mise au point.

Mise au point manuelle

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Elle consiste sous sa forme la plus simple à faire varier manuellement la distance qui sépare le bloc optique de la surface sensible, jusqu'à ce qu'une mise au point satisfaisante soit obtenue. Dans certains cas, on peut aussi utiliser des objectifs composés de deux parties dont l'une généralement la partie avant, peut être avancée ou reculée par rapport à l'autre, l'ensemble se comportant en fait comme un objectif à focale variable.

Plusieurs cas peuvent se présenter, selon que l'image fournie par l'objectif peut ou non être examinée directement.

Mise au point assistée par télémètre

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Un télémètre sert à mesurer la distance qui sépare un objet plus ou moins éloigné de l'endroit où l'on se trouve. Les appareils qui nous intéressent ici fonctionnent selon un principe d'optique mais il existe d'autres réalisations, les plus précises utilisant des lasers.

Lorsque la netteté ne peut pas être obtenue en observant directement l'image produite par l'objectif, il faut évaluer la distance à laquelle se trouve l'élément du sujet sur lequel on veut faire la mise au point. Avec un peu d'expérience on peut arriver à des résultats satisfaisants dans les cas les plus simples mais un « pifomètre » même bien étalonné ne suffit pas toujours. Un sujet pas très éloigné (quelques dizaines de mètres par exemple), un appareil ou une chambre de grand format, un objectif très ouvert, sont autant de facteurs qui engendrent une faible profondeur de champ et peuvent rendre la mise au point assez critique.

Le principe du télémètre est relativement simple  : il repose sur la parallaxe, selon un mécanisme analogue à celui qui nous fait percevoir les reliefs grâce à la vision binoculaire.

Selon ce schéma, A et B représentent par exemple nos deux yeux et C le point du sujet que nous regardons. Pour ce faire, notre cerveau commande les muscles qui permettent d'orienter nos globes oculaires de telle façon que leurs deux axes optiques convergent en C. L'ensemble constitue un triangle dont l'écartement l des yeux constitue une base et la hauteur h la distance de l'observateur au point observé. La base étant fixe (aux environs de 65 mm pour les yeux humains), les rayons AC et AB forment un angle β d'autant plus grand que le sujet est plus proche. Il n'est pas nécessaire de faire de grands calculs pour se convaincre que β varie beaucoup plus vite si le sujet est relativement proche (h est petit) que s'il est très éloigné (h est très grand).

Un calcul élémentaire nous donne la formule suivante :

Si l'angle β est très petit, alors

Lorsque l'objet que nous regardons se rapproche ou s'éloigne, nos deux yeux pivotent simultanément pour conserver la convergence. ce que l'on pourrait simuler par un système mécanique adéquat. Cependant, dans un souci de simplification, on préfère généralement construire les télémètres optiques non pas sur la base d'un triangle isocèle mais sur celle d'un triangle rectangle, ce qui permet de n'avoir qu'un seul élément mobile. Dans le cas de l'intégration à un appareil photographique, l'axe optique de l'élément fixe doit en principe être placé le plus près possible de l'axe optique de l'objectif de prise de vue.

Sur ce nouveau schéma, si l'on considère maintenant non plus l'angle inaccessible β mais l'angle θ qui correspondra par la suite à la position de l'élément mobile, alors :

La base étant fixe, il s'ensuit que la valeur de la distance est donnée par la mesure de l'angle :

En pratique, lorsque θ se rapproche de 90°, une infime variation de l'angle correspond à une énorme variation de sa tangente, ce qui donne une très mauvaise précision pour la détermination de la distance. Cela n'a guère d'importance pour la photographie car la profondeur de champ est alors très grande, en revanche c'est très ennuyeux pour les militaires qui souhaitent canarder leurs cibles avec précision ; la seule solution possible consiste alors à augmenter la longueur de la base, d'où la conception d'engins pouvant devenir très encombrants.

Ces appareils utilisent la vision binoculaire et engendrent deux images plus ou moins décalées qu'il s'agit de faire coïncider. Lorsque la coïncidence est obtenue, la mesure de la position des éléments optiques du système permet de connaître la distance de la cible. En pratique, lorsque la base est très grande, on abandonne les systèmes mécaniques de rotation des miroirs, fragiles et peu précis, au profit de prismes compensateurs assurant la convergence des trajets optiques vers le point visé. Les miroirs de renvoi eux-même sont remplacés par des prismes à réflexion totale indéréglables et plus faciles à entretenir.

Pour les applications photographiques le problème est un peu différent car la visée n'utilise qu'un seul œil. Les deux images se présentent décalées comme dans le cas précédent mais le plus souvent l'image de visée principale est « ajourée », percée d'une fenêtre dans laquelle le photographe peut observer l'image secondaire qu'il convient là encore de faire coïncider avec l'autre.

On a pu fabriquer sur ce principe des télémètres indépendants, donnant parfois un aspect étrange aux appareils qui en étaient affublés.

Toutefois, le plus souvent, le dispositif est intégré au boîtier, ce qui se traduit par l'apparition d'une petite fenêtre supplémentaire sur la face avant. Les appareils munis d'un système de visée télémétrique sont très nombreux et il est bien sûr impossible de tous les citer ici. Dans la plupart des cas, le télémètre est couplé à la mise au point, celle-ci étant obtenue lorsque les deux images de visée coïncident parfaitement.

Mise au point avec contrôle direct de la netteté

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Visée directe sur dépoli

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Les appareils fonctionnant sur ce principe possèdent généralement deux platines pouvant coulisser l'une par rapport à l'autre grâce à un système de rails. La première platine porte l'objectif tandis que la seconde reçoit des châssis interchangeables dans lesquels sont introduites les plaques de verre ou les plan-films utilisés pour les prises de vues. Lors de la visée, ces châssis sont remplacés par une plaque de verre dont la face dépolie occupe exactement la même position que celle de la surface sensible dans son châssis. Selon les cas, on peut déplacer la platine arrière, la platine avant, ou les deux. L'image de visée étant généralement très peu lumineuse, l'opérateur doit l'examiner en se protégeant de la lumière extérieure sous un tissu noir.



La chambre Sinar F représentée ci-dessous fonctionne ainsi, le bloc optique situé à droite et le porte-châssis peuvent coulisser sur un rail, ce qui allonge ou raccourcit la chambre de prise de vue qui n'est autre ici qu'un soufflet, tandis que l'image formé sur un dépoli est examinée grâce à un système de visée binoculaire.

Les chambres photographiques de grand format sont encore assez largement utilisées par les professionnels du portrait, de la mode, de la photographie publicitaire ou d'architecture, etc. Leur usage nécessite un certain apprentissage ! Chacun comprendra facilement que de tels équipements sont peu appropriés à la photographie d'action et que leur domaine d'utilisation privilégié concerne plutôt le studio et les sujets statiques.

Certaines chambres photographiques de moyen format peuvent recevoir des dos numériques plutôt que des plans-films, elles sont alors le plus souvent reliées à un ordinateur qui permet d'obtenir une image en temps réel sur le moniteur. C'est à partir de cette image que l'on réalise la mise au point et les divers réglages nécessités par les prises de vues à réaliser.

Les appareils dotés de ce mode de visée comportent un miroir qui, pendant la visée, renvoie sur un dépoli l'image formée par l'objectif. La surface sensible et le dépoli sont symétriques par rapport au miroir.

Dans le cas des appareils reflex mono-objectif, le verre dépoli reçoit en principe une image en tous points semblable à celle qui sera enregistrée, à ceci près qu'elle est inversée. Cette image peut être examinée directement par dessus, le verre étant alors plus ou moins protégé de la lumière extérieure par un capuchon rabattable ; certains appareils permettaient cet examen grâce à une loupe adaptable. Dans la plupart des cas, l'appareil est équipé d'un prisme en toit qui permet à l'opérateur d'obtenir une visée parallèle à l'axe optique, avec une image redressée ; il faut pour cela que la lumière subisse un nombre pair de réflexions. Certains appareils reflex mono-objectif pouvaient recevoir des viseurs interchangeables, mais dans tous les cas c'est l'examen de l'image renvoyée par le miroir sur le dépoli qui permet d'apprécier la qualité de la mise au point.

Divers systèmes tels que les « stigmomètres », associés ou non avec un ensemble de « microprismes », permettaient d'obtenir une plus grande précision.

À de très rares exceptions près, tous les objectifs associés aux appareils reflex mono-objectifs sont munis d'une rampe hélicoïdale, il faut donc les faire tourner pour effectuer la mise au point.

Le miroir doit bien évidemment être relevé au moment de la prise de vue, ce qui permet en même temps d'obturer le verre de visée et d'éviter l'entrée de lumière parasite. Quelques rares modèles ont cependant été équipés d'un miroir fixe semi-transparent.


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L'appareil reflex 6 x 6 Rolleiflex comporte une platine avant munie de deux objectifs, celui du bas servant à la prise de vue et celui du haut à la visée. La platine qui porte ces deux objectifs peut coulisser globalement, ce mouvement étant commandé par le gros bouton bien visible sur l'image.



Mise au point automatisée

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Les premiers systèmes de mise au point automatisée ont été réalisés sur les agrandisseurs et les projecteurs de diapositives, qui sont des appareils relativement simples. À partir de 1969, leur développement a véritablement commencé d'abord sur les caméras cinématographiques, puis sur les appareils photographiques mais les premières recherches datent de la fin de la seconde guerre mondiale.

Mise au point automatisée sur les agrandisseurs

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Agrandisseur Leitz Focomat IIc. La mise au point est réalisée par une came actionnée par la rotation du bras qui accompagne le changement de format.

Elle est généralement réalisée par des moyens mécaniques, par exemple une came qui modifie la position de l'objectif par rapport au film lorsque l'on fait monter ou descendre la tête de l'appareil.

Autofocus des projecteurs de diapositives

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Lorsque des diapositives d'épaisseurs différentes sont introduites dans le passe-vues d'un projecteur, ou lorsque ces diapositives changent de courbure, il en résulte un décalage de mise au point et une image floue sur l'écran. Il n'est très pratique de refaire la mise au point manuellement en tournant l'objectif du projecteur à chaque vue et très vite, ce mouvement a été provoqué grâce à une télécommande agissant par fil ou plus tard par un rayonnement infrarouge.

À la fin des années 1960, les systèmes de mise au point automatisés se sont généralisés sur les projecteurs (Bauer, Prestinox, Leitz, Rank Aldis, Keystone, Braun, Cabin, GAF, Hanimex, etc.). Le principe est pratiquement toujours le même. Une petite partie de la lumière émise par la lampe de projection est prélevée et projetée sur la diapositive, sur laquelle elle se réfléchit. Ce faisceau réfléchi est repris par un système optique qui le focalise entre deux cellules solidaires de l'objectif lorsque la mise au point est réalisée. Si les diapositives sont montées dans des caches d'épaisseurs différentes, ou si elles se déforment sous l'effet de la chaleur, le faisceau atteint l'une ou l'autre des cellules, donnant naissance à un signal électrique qui, une fois amplifié, sert à commander un moteur qui avance ou recule l'objectif de façon que la mise au point soit conservée.

En principe, il suffit que la mise au point soit faite sur la première diapositive pour que l'autofocus la conserve tout au long de la projection. Cependant, ce système est souvent complété par une télécommande manuelle car il tombe en défaut dans certains cas particuliers. La présence d'images montées sous verre, par exemple, ou encore les déformations irrégulières de certaines diapositives, peuvent faire perdre la mise au point, ce qui nécessite une intervention manuelle.

Système Optar

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Le système Optar (Optical Automatic Ranging, ne pas confondre avec un autre Optar, OPTical ARchiver) a été mis au point par le Dr H.E. Kallmann en 1954, sur une suggestion émise en 1945 par le Professeur R. Stuart Mackay de l'Université de Berkeley, en Californie.

Le système comportait un objectif auxiliaire à grande ouverture, un modulateur de lumière et une cellule photoélectrique à haute sensibilité, sans oublier un système de commande électronique assez complexe. Est-il besoin de rappeler qu'à cette époque le transistor n'est pas encore, tant s'en faut, un objet d'usage courant.

Le principe du système consiste à utiliser le fait que les images nettes des objets qui font partie de la scène photographiée se forment à des distances variables par rapport à l'objectif, en fonction de l'éloignement des dits objets. La séparation des plans de netteté est d'autant plus grande que ces objets sont plus proches de l'objectif, chacun sait d'ailleurs que la mise au point est beaucoup plus délicate à réaliser pour les objets rapprochés que pour les objets lointains.

Supposons qu'à l'arrière de l'objectif, dans le plan où se forme une image nette, on dispose une grille mobile constituée d'une série de barreaux opaques et parallèles, et juste derrière, une cellule photoélectrique. Lors du déplacement de la grille, cette cellule reçoit un flux lumineux variable de façon périodique, en fonction de la position des barreaux qui occultent plus ou moins le flux lumineux, et ceci à une fréquence égale au nombre de barreaux qui passent à chaque seconde devant un point donné de l'image.



Si le plan de la grille coïncide avec le plan de l'image nette, l'amplitude de la modulation est maximale. Si ces deux plans ne coïncident pas, alors l'amplitude de la modulation est moindre, et elle finit très vite par devenir pratiquement nulle dès que le décalage correspond à une petite fraction de la distance focale de l'objectif utilisé.



La cellule est donc traversée par un courant électrique dont la composante alternative contient des informations sur la présence d'un sujet et sur la précision de la mise au point. Ce courant peut être amplifié et la qualité de la mise au point appréciée à l'aide d'indicateurs visuels ou sonores, mais on peut aussi s'en servir pour commander directement un moteur de mise au point. En effet, en déplaçant la grille d'avant en arrière, on peut explorer l'espace aux environs du plan de mise au point et détecter les zones où la modulation est maximale, ce qui correspond aux plans de netteté des images des divers éléments su sujet.

Comme on peut d'en douter, la réponse de la cellule est toujours plus forte et plus significative si l'image est de petite taille et fortement contrastée. Si l'on essaie de faire la mise au point sur une surface de grandes dimensions et dont la luminance est à peu près uniforme, le signal reste très faible et il est difficile de l'amplifier suffisamment sans être gêné par le bruit de fond inhérent à tout système électronique.

Ce problème de mise au point sur des sujets faiblement contrastés se retrouve évidemment avec les appareils autofocus modernes.

Au lieu d'utiliser une grille formée de barres rectilignes et animée d'un mouvement de translation, on préfère généralement faire appel à un disque tournant muni de barres radiales ou en encore d'une bande opaque enroulés en spirale d'Archimède.

Afin de permettre une détection plus facile de la zone de mise au point, on préfère souvent utiliser un ensemble de deux grilles ou disques décalés dans l'espace, ou encore un disque transparent suffisamment épais muni des bandes de modulation sur les deux faces. On peut de cette façon obtenir un effet différentiel, les deux signaux prenant la même valeur lorsque les deux plans des bandes de modulation se trouvent à égale distance de part et d'autre du plan de mise au point. Si tel n'est pas le cas, les deux signaux prennent des valeurs différentes, le plus intense correspondant à la grille qui se trouve le plus près du plan de mise au point, et dans ces conditions le sens de l'écart constaté permet de savoir s'il faut faire avancer ou reculer le système pour rétablir l'égalité.



L'amplitude de la modulation à la sortie de la cellule varie en fonction du détail des images, mais elle ne dépend pas de leur éclairement. Cependant, le bruit lié au système de mesure est fonction de la racine carrée de cet éclairement et le signal obtenu est donc de meilleure qualité lorsque le niveau lumineux est élevé.

Le dispositif Optar a été utilisé pour des prises de vues aériennes et pour diverses applications militaires. Son principal mérite a été de constituer un système précurseur ouvrant la voie à tous ceux que nous connaissons actuellement sur les appareils modernes.

Le système télémétrique d'Alphonse Martin

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L'inventeur français Alphonse Martin, qui avait déjà réalisé les premiers dispositifs de réglage automatique du diaphragme, a également présenté en 1960 un système télémétrique permettant un réglage automatique de la mise au point.

Avec le système Optar, l'amplitude de la modulation est significative lorsque les sujets présentent un contraste suffisant et que la position de la grille coïncide avec le plan de mise au point. Les contrastes des objets dont les images sont situées en avant ou en arrière de la grille passent donc à peu près inaperçus.

Le système télémétrique d'Alphonse Martin utilise des éléments sensibles formés de photo diodes de très petite taille et montées par paires. Lorsque l'un de ces éléments reçoit l'image nette d'un sujet contrasté, les deux photo diodes délivrent des signaux très différents ; si l'image n'est pas nette, les deux signaux sont en revanche peu différents ou presque identiques.

L'image formée par un objectif peut être reçue non plus par une seule paire de photo diodes, mais par un ensemble de paires de photo diodes se trouvant en quelque sorte « balayées » successivement grâce à un miroir oscillant. Ces cellules étant toutes décalées par rapport au cercle théorique de mise au point, donnent toutes des signaux différents selon le contraste de l'image qu'elles reçoivent.



Si la mise au point est réalisée, les deux paires de photo diodes situées de part et d'autre du cercle théorique de mise au point fournissent les mêmes signaux. Si tel n'est pas le cas, alors c'est une autre paire de photo diodes, plus éloignée ou plus rapprochée, qui fournit le signal le plus important, ce qui permet de savoir où se fait la mise au point et de déplacer l'objectif en conséquence grâce à un servomoteur.

Ce système a fait l'objet de diverses réalisations pratiques, en particulier pour des applications militaires de télémétrie.

Le système Auto-Focus Canon

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Comme le précédent, il utilisait deux objectifs, l'un pour la prise de vues et l'autre pour la mise au point, et il a d'abord servi sur une caméra.

À l'arrière de l'objectif de mise au point se trouvait un miroir qui renvoyait le faisceau lumineux pour former une image entre les deux groupes de lentilles. Une cellule au sulfure de cadmium était disposée dans cette région, en principe dans le plan image.

Derrière le viseur se trouvait une seconde cellule, dite de référence ; le montage était réalisé de façon que le viseur couvre le même champ que l'objectif de prise de vues et qu'il présente en son centre un cadre de mise au point couvrant le même champ que l'objectif de mise au point. La lumière entrant dans ce cadre agissait sur la cellule de référence, qui débitait un courant proportionnel à l'éclairement reçu.

Un micromoteur permettait de déplacer en même temps l'objectif de prise de vues et la cellule située entre les lentilles de l'objectif auxiliaire. Le déplacement de celle-ci permettait de suivre le plan d'image nette, en fonction de la distance de l'objet photographié.



Lorsque l'opérateur pressait le bouton de mise au point, le micromoteur entrait en action et déplaçait la cellule, qui à un certain moment atteignait le plan de mise au point ; cette position correspondait à un courant électrique maximal, puisque la concentration de lumière était alors maximale sur ce plan. Naturellement la représentation de la liaison entre l'objectif de prise de vue et la cellule de détection est très simplifiée par rapport au mécanisme réel.

En fait, lorsque la cellule de mesure atteignait le plan de mise au point, elle était traversée par un courant de même intensité que la cellule de référence. En comparant les deux intensités, on pouvait détecter la bonne position et arrêter l'action du micromoteur. Bien entendu, il fallait une amplification convenable des signaux fournis par les cellules ; en choisissant un objectif auxiliaire très ouvert, on améliorait par ailleurs la sensibilité du système grâce à la faible profondeur de champ obtenue, et cela permettait de localiser le plan de mise au point avec davantage de précision.

Ce dispositif, présenté en France en 1969, ne comporte aucun composant électronique, mais un simple balancier analogue à celui des petits télémètres simplifiés destinés autrefois aux amateurs. Il est adapté aux caméras d'amateurs, mais pas aux appareils photographiques dans la mesure où il ne peut fonctionner qu'en position verticale.

Lorsque l'on vise la base d'un sujet à filmer, à condition que celui-ci et l'opérateur reposent sur un même plan horizontal, l'axe optique de l'objectif est d'autant plus incliné vers le bas que le sujet est plus proche ; sa valeur permet d'en connaître approximativement la distance. Comme on utilise le plus souvent des objectifs de courte focale liés à des formats de surfaces sensibles très petits, la profondeur de champ est très importante et une précision extrême n'est pas indispensable.



Systèmes à infrarouge

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Système Bolex Automatic Infrared Rangefinder (AIR, 1968)

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Il fait appel à une source de rayonnement infrarouge de longueur d'onde bien déterminée, qui émet un faisceau dirigé vers le sujet. Le rayonnement réfléchi par celui-ci est capté par un miroir sphérique et concentré sur un ensemble de cellules sensibles photorésistantes constituant un détecteur ; l'endroit où se produit sa focalisation dépend de la distance à laquelle se trouve le sujet. En général l'une des photorésistances reçoit plus de rayonnement que l'autre, le jeu consistant à rééquilibre les deux valeurs pour obtenir la mise au point.

Les signaux fournis par les deux photorésistances sont traités et servent à commander un servomoteur qui agit sur la bague des distances de l'objectif, laquelle entraîne le détecteur dans son mouvement. Lorsque ce dernier atteint la position pour laquelle l'équilibre des éclairements est réalisé, les signaux s'équilibrent et le servomoteur est arrêté.

La mise au point ainsi obtenue est rapide et précise, elle permet de suivre automatiquement un sujet en mouvement, mais elle se fait uniquement sur la partie du sujet dont l'image occupe le centre du viseur. Il n'est donc pas possible de faire en sorte que le sujet principal soit décentré, par exemple placé aux points forts du cadre, si l'image formée au centre correspond à une partie du sujet située à une distance différente de l'élément principal.

La portée du dispositif est de l'ordre de 20 m en intérieurs et de 10 m en extérieurs.

Images en attente

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Appareils et chambres photographiques

(Études générales seulement, les divers modèles sont décrits au chapitre « fabricants »).